Fin juillet, plusieurs milliers d’hectares de forêt ont brûlé dans le Var, l’un des rares territoires français où évolue la tortue d’Hermann (Testudo hermanni). L’espèce, considérée comme menacée au niveau national, a vraisemblablement payé un lourd tribut face aux incendies.
Un taux de mortalité supérieur à 90 %
Seule tortue terrestre du pays, la tortue d’Hermann peut principalement être observée dans le Var et en Corse, deux territoires fréquemment soumis aux incendies estivaux. Présente dans la plaine et le massif des Maures, d’où elle tire par ailleurs son surnom de « tortue des Maures », elle évolue également autour du cap Taillat et du cap Lardier, à quelques kilomètres au sud de Saint-Tropez. Or, cette zone a été particulièrement touchée par les flammes depuis le 24 juillet dernier.
Il y a quelques jours, une quinzaine d’experts du CEN PACA (Conservatoire d’espaces naturels de la région PACA) et du Village des Tortues de Carnoules se sont rendus sur le cap Taillat afin de découvrir les conséquences des incendies sur la faune locale. Une centaine de tortues vivaient sur ce site avant les incendies, et les conclusions du recensement sont sans appel : sur 27 spécimens trouvés, 2 seulement étaient en vie, soit un taux de mortalité supérieur à 90 %.
Avis aux promeneurs : ne ramassez pas les survivantes
Ce premier bilan laisse présager le pire pour les populations de tortues d’Hermann… d’autant qu’à l’heure où nous publions cet article, le risque d’incendie est encore jugé « très sévère » sur l’essentiel du territoire varois.
La SOPTOM, qui gère le Village des Tortues et tente de préserver l’espèce de l’extinction depuis près de 30 ans, et le CEN PACA s’associent donc afin de transmettre des consignes aux promeneurs. En cas de rencontre avec un spécimen, il est expressément demandé de « ne pas ramasser les tortues survivantes« ; il ne s’agit pas d’une espèce domestique mais d’un reptile sauvage, menacé et protégé légalement. Les individus encore en vie se trouvent « dans un état de stress lié au feu et au stress hydrique » et doivent être manipulés par des experts et être protégés de la transmission des maladies liées au contact humain. L’avenir de l’espèce dépend des quelques tortues encore en vie : celles-ci sont les seules à pouvoir reconstituer une population sauvage.
En cas d’heureuse rencontre, les promeneurs doivent donc simplement appeler le CEN PACA au 04 42 20 03 83 ou le 04 94 50 38 39.
Vous pouvez également soutenir l’action de la SOPTOM en faisant un don ou, si vous êtes en vacances dans le Var, en visitant le Village des Tortues ; les fonds permettront de lutter pour la préservation des reptiles du département.
0 réponse à “Incendies dans le Var : quelles conséquences pour la tortue d’Hermann ?”