Le 15 août, les autorités équatoriennes ont annoncé le placement en détention de 20 marins qui se trouvaient à bord d’un bateau de pêche chinois. Dans ses cales, le cargo transportait 300 tonnes de poissons. Il s’agirait du cas le plus important de pêche illégal qu’ait connu l’archipel.
Une condamnation exemplaire
Saisie mi-août, la justice n’a pas traîné pour se prononcer sur cette affaire, le jugement a été prononcé le 27 août après trois jours d’audience : le commandant du Fu Yuan Yu Leng 999 a été condamné à 4 ans de prison ferme, la peine la plus forte en Equateur pour transport et détention d’espèces protégées. Considéré comme auteur aggravé des faits, il devra également s’acquitter du paiement de 10 salaires d’employés de la Magistrature et de deux millions de dollars pour l’assainissement de la réserve marine. Ses trois sous-commandants ont écopé chacun de 3 ans d’emprisonnement tandis que le reste des marins fera un an ferme pour complicité. L’armateur est pour sa part condamné à verser presque six millions de dollars en dédommagement au Parc national des Galápagos. La présence illégale du bateau a été détectée le 13 août alors que celui-ci naviguait autour de l’île San Cristobal, la plus proche du continent sud-américain parmi les 19 îles qui compose l’archipel. Il est soupçonné de faire partie d’une flotte de 300 navires, tous chinois, qui stagnerait dans les eaux internationales, en face des Galápagos.
300 tonnes de poissons dont 6623 requins et combien d’espèces menacées ?
L’archipel des Galápagos est mondialement célèbre pour sa faune unique et très protégée. A terre, iguanes, otaries et tortues font le bonheur des touristes et des scientifiques. Mais si le Fu Yuan Yu Leng 999 naviguait clandestinement dans la réserve marine qui entoure les îles, c’est parce que 2 909 espèces marines y ont été identifiées dont un grand nombre de requins, comme le grand requin-marteau. Ces poissons sont pêchés principalement pour leurs nageoires, servies traditionnellement en soupe en Asie. Le navire avait d’ailleurs pour but de retourner en Chine vendre sa cargaison. Si les actualités regorgent d’histoire de pêche illégale – aux Galápagos, seule la pêche artisanale est autorisée – celle du Fu Yuan Yu Leng 999 restera dans les mémoires par son ampleur : 300 tonnes de poissons dont 6623 requins. La plupart n’ont certainement pas été pêchés dans la réserve marine protégée car le navire avait reçu une cargaison de poissons en provenance de deux bateaux taïwanais une semaine avant son arrestation. Si le bateau n’avait pas pénétré sur un site protégé, son étrange cargaison serait donc passée inaperçue.
Si la liste précise des espèces pêchées n’est pas encore connue et ne sera peut-être jamais révélée, les principales ont été citées, avec parmi elles des espèces menacées. On retrouve notamment des animaux classés vulnérables à l’extinction par l’UICN :
- Le requin renard ou renard de mer à gros yeux : Alopias superciliosus
- Le requin-renard pélagique : Alopias pelagicus
- Le requin mako : Isurus oxyrinchus
- Le petit requin taupe : Isurus paucus
Mais également des espèces considérées comme « en danger d’extinction » et notamment le requin-marteau halicorne, Sphyrna lewini.
Le soulèvement d’un élan populaire
Tarsicio Granizo, ministre de l’Environnement équatorien, juge le verdict juste : « cette décision est conforme à la politique de tolérance zéro. […] Elle crée un précédent en matière de droit de l’environnement, au pays et dans la région. » Pour le directeur du Parc national des Galápagos, il s’agit d’une « alerte mondiale de ce qui se passe tous les jours dans nos océans. » : il réclame une réponse immédiate des Nations Unies. Depuis que l’histoire du Fu Yuan Yu Leng 999 a été dévoilée, les manifestations réclamant le départ des 300 navires chinois des eaux internationales se multiplient. Les habitant s’insurgent : » Nous sommes en deuil ! Ce sont trois jours de deuil et de manifestations depuis mercredi pour protester contre la pêche illégale « , a déclaré à l’AFP une habitante de l’île San Cristobal. Vêtus en habit de deuil, les Equatoriens demandent le respect de leurs eaux et de la faune qu’elles abritent et protestent sur le manque cruel de mesures internationales contre la pêche illégale.
1 réponse to “Pêche illégale : un navire contenant plus de 6000 requins saisi aux Galápagos”
12.09.2017
HEUZE heuzéce n’est pas de cette façon que les résultats seront probants un peu de radicalisation ….