Le 19 août, nous célébrons la Journée Internationale des orangs-outans, ces primates devenus le symbole de la lutte contre la culture intensive de l’huile de palme en Indonésie. Le but de cette journée de sensibilisation est de mettre le projecteur sur les orangs-outans qui se rapprochent dramatiquement de l’extinction.
Trois espèces menacées
Il existe trois espèces d’orangs-outans dans le monde :
- l’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) qui comporte trois sous-espèces,
- l’orang-outan de Sumatra (Pongo abelii),
- l’orang-outan de Tapanuli (Pongo tapanuliensis), découverte récemment.
Jusqu’à peu, l’orang-outan de Bornéo était encore considéré comme « en danger » par l’Union Internationale pour la protection de la nature (UICN), mais depuis juillet 2016, il a rejoint son cousin de Sumatra et celui de Tapanuli sur la liste des espèces en danger critique d’extinction (CR), le dernier stade avant la disparition de l’animal à l’état sauvage.
L’UICN estime que la population d’orangs-outans de Bornéo a chuté de 60 % entre 1950 et 2010 et prévoit une autre baisse de 22 % d’ici 2025, soit une perte de plus de 82 % de l’espèce en 75 ans. En 1973, 288.500 animaux étaient comptabilisés, pour seulement 104.700 aujourd’hui et une projection prévoit le chiffre alarmant de 47.000 individus en 2025. Une enquête approfondie aurait prouvé que 2000 à 3000 Pongo pygmaeus sont tués chaque année.
Concernant l’orang-outan de l’île de Sumatra, dont la population a toujours été plus restreinte que celle de son voisin de Bornéo, l’UICN a assisté impuissante à une baisse identique de la population. Il resterait aujourd’hui environ 7300 individus répartis sur 20.552 km² de forêts contre 155.000 km² pour l’espèce de Bornéo.
Quant à l’orang-outan de Tapanuli, tout juste découvert il est déjà gravement menacé. En 2019, l’UICN a même tiré la sonnette d’alarme le concernant, rappelant qu’il en existait moins de 800 dans la nature, alors que les menaces pesant sur lui continuent de s’accentuer.
Braconnage et déforestation : fléaux des orangs-outans
Le braconnage et la disparition de leur habitat naturel sont les principales menaces qui pèsent sur les orangs-outans. Animaux presque exclusivement arboricoles, ces primates vivent dans les forêts tropicales où ils sont la proie des braconniers, qui cherchent à capturer les petits pour le marché des animaux domestiques, et des feux de forêts engendrés par la culture sur brûlis. En lieu et place des forêts originelles, les agriculteurs plantent des palmiers à huile, des arbres à caoutchouc ou encore des arbres destinés à la production de papier. Il semblerait que la pression sur les forêts indonésiennes ait encore davantage augmenté après le tsunami dévastateur de 2004.
Les forêts tropicales sont le lieu de vie des orangs-outans, qui se construisent chaque jour un nouveau nid constitué de lianes et de branches, mais également leur garde-manger, car ce primate passe presque 50 % de sa journée à se nourrir de fruits, de feuilles, d’écorces, de fleurs et d’insectes.
De nombreuses associations luttent pour la sauvegarde des orangs-outans : Borneo Futures, Orangutan Foundation, le WWF ou encore en France la LFPO : la ligue française de protection des orangs-outans. En protégeant l’habitat des gibbons et la forêt primaire indonésienne, Kalaweit oeuvre elle aussi à la protection des orangs-outans, via notamment son projet Dulan lancé il y a quelques années.
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