Grand changement ou simple effet de communication ? L’Afrique du Sud vient d’annoncer par la voix de Barbara Creecy, sa ministre de l’Environnement, la fin des fermes d’élevage de lions. Parqués dans des enclos de tailles gigantesques, les félins étaient utilisés pour l’organisation de chasse au trophée en enclos ou pour permettre aux touristes – moyennant un billet d’entrée – de toucher et approcher les jeunes animaux, tandis qu’en France cette pratique fait scandale. Mais attention, cette décision pourrait ne pas avoir été prise pour de bonnes raisons.
L’élevage en captivité d’espèces menacées en Afrique du Sud
Tout démarre par la remise d’un rapport d’un groupe d’experts diligentés en 2019 par le ministère de l’environnement pour proposer une nouvelle réglementation de l’élevage en captivité, la chasse et le commerce de quatre espèces emblématiques :
- les lions,
- les éléphants,
- les léopards,
- les rhinocéros.
La ministre de l’Environnement sud-africaine a officiellement déclaré en conférence de presse que « le ministère adopterait toutes les recommandations du rapport qui ont été appuyées par la majorité des 26 membres du comité ». Parmi les recommandations annoncées, la fin de la domestication et de l’élevage en captivité des lions et un moratoire immédiat sur le commerce des dérivés du lion. Rappelons que 35 % des lions tués par l’homme l’auraient été dans l’unique but de récupérer certaines parties de leurs corps d’après une étude d’octobre 2019.
Les parcs zoologiques ne sont pas touchés par cette mesure, uniquement les fermes d’élevage qui sont plus de 350 dans le pays et comptent plus de 10 000 animaux.
Des recommandations qui n’ont pas fait l’unanimité, même au sein des experts, puisque des 26 membres auteurs du rapport, seuls les deux tiers soutiennent son contenu.
L’élevage en enclos d’espèces menacées permet au pays d’organiser des chasses en toute légalité, d’exporter les animaux à l’étranger – notamment pour les parcs zoologiques (puisque les parcs zoologiques n’ont plus le droit de capturer des animaux issus de milieu sauvage) – et d’organiser des visites destinées au tourisme.
Interrogé en 2019 par le magazine GEO, Sergio Lopez de Wildlife Angel revenait sur le fonctionnement de ces établissements : « Le système est bien rodé. Des fermes d’élevage – sous couvert de participer à la conservation de l’espèce – dorlotent les grands fauves et accueillent les touristes dans des lodges attenants. Jusqu’à 4 ou 5 mois, ils peuvent payer pour nourrir les lionceaux au biberon. Quand l’animal grandit, ces fermes organisent des promenades avec les fauves ou des tours en jeep pour les admirer. Puis quand le félin atteint ses 3 ans, il peut être vendu à ces fameuses fermes de chasse, où il n’a aucune chance de s’en sortir. »
L’Afrique du Sud tiraillée entre conservation animale et intérêt économique
Avec sa biodiversité si riche et ses succès de conservation, l’Afrique du Sud tient souvent lieu de modèle sur le continent. Pourtant, le pays présente une autre facette beaucoup moins reluisante. En effet, quelles différences entre les fermes d’élevage de tigres en Chine et celles de lions en Afrique du Sud ? Aucun de ces animaux ne réintégreront la vie sauvage. Ils ne servent qu’à alimenter un marché légal, alternatif au braconnage.
Ainsi, si le pangolin, le totoaba ou encore le rhinocéros noir sont victimes de braconnage visant à alimenter la médecine traditionnelle asiatique, le lion est lui aussi menacé par des croyances ancestrales, mais africaines celles-ci. Ses os, sa chair, sa peau, ses yeux et certains de ses organes comme le foie, le cœur ou les reins servent lors de rituels dans la médecine traditionnelle nigériane par exemple.
Autre argument de la ministre pour faire accepter l’interdiction des fermes d’élevage de lions, cette décision aura pour incidence de booster la chasse des lions sauvages : « Empêcher la chasse aux lions captifs est dans l’intérêt de l’industrie de la chasse sauvage et stimulera l’économie de la chasse et notre réputation internationale, ainsi que les emplois que cela crée », a déclaré la ministre Barbara Creecy.
La recommandation du groupe d’experts avait également pour but avoué d’améliorer l’image du pays. L’élevage en enclos des lions et leur domestication pouvant nuire à terme au tourisme d’après le rapport repris par la ministre en conférence de presse : « l’industrie des lions en captivité ne contribue pas à la conservation et nuit à la réputation de l’Afrique du Sud en matière de conservation et de tourisme ».
L’Afrique du Sud est depuis longtemps tiraillée entre conservation de son patrimoine sauvage et chasse aux profits. Le pays faisait partie en 2019 des cinq nations africaines qui réclamaient à la CITES un allègement de l’interdiction actuelle du commerce de l’ivoire des éléphants. Il propose aussi en tout légalité la chasse au trophée de nombreuses espèces menacées comme le lion et l’éléphant. Une chasse au trophée qui était donc apparemment concurrencée par la chasse en enclos, ce qui a motivé le gouvernement à y mettre fin.
La question par exemple de la légalisation de la corne de rhinocéros revient régulièrement dans le pays africain. En avril 2017, un moratoire de huit ans prenait fin et réautorisait le commerce de cornes sur le territoire national. Officiellement, le but était de faire baisser le prix des cornes de rhinocéros en les autorisant sur le marché intérieur et de financer la conservation de ces animaux. Un faux débat pour les associations puisque les cornes ne sont pas recherchées en Afrique du Sud mais en Asie. Hasard ou non, peu de temps après l’annonce de l’Afrique du Sud, en octobre 2018, la Chine autorisait sur son territoire le commerce des cornes et ossements obtenus à partir d’animaux d’élevage tout en gardant illégal ceux d’animaux sauvages.
En revanche, la conférence de presse du 2 mai 2021 de la ministre n’a donné que peu ou pas de détails sur les recommandations du rapport concernant les rhinocéros, les éléphants et les léopards. D’autre décisions pourraient donc être prises très bientôt.
1 réponse to “L’Afrique du Sud interdira bientôt les fermes d’élevage de lions”
25.05.2021
HUMBERT BrunoQue diront-on nous a nos enfants? « il fut dans un passé,hier
l’homme à grée le génocide animal,regarder ses fims,ses photos,comme la terre était belle,le paradi,était là,ils allait sur des rochers stérile,dans l’espace pour ramaser des calloux.Nos « grands hommes »des fou,des virus,ils l’ont laissé faire,pour des petits bout de papier,qu’ils appelait de l’argent.Le seul etre vivant sur terre,unique il n’avait pas de cerveau,contrairement au autres etre vivant.IL gréa le génocide pour les autres et fini par ce détruire.Cette maladie homos-cancert c’était LUI,et n’y avait de guérison,cette maladie était irrévible.Nous le donnont pas le pardon.et DIEUX détruisa son chef-oeuvre.