Des nouvelles comme celles-ci, nous aimerions vous en partager tous les jours. Malheureusement, elles sont extrêmement rares. D’ailleurs en Australie, c’est une grande première : jamais encore un animal n’avait été retiré de la liste des espèces « éteintes dans la nature » pour revenir dans la catégorie « en danger ». A ce jour, le bandicoot rayé de l’Est est une exception.
Réussite du programme de réintroduction
Bien entendu, cela ne s’est pas fait tout seul. Cette amélioration est le résultat de nombreux efforts de conservation menés sur le terrain pour éloigner l’espèce Perameles gunnii de l’extinction.
Car si les populations des bandicoots rayés de Tasmanie se sont un peu mieux portées, celles situées sur l’île principale ont été décimées par les renards et les chats – introduits par l’homme – ainsi que par la destruction de leur habitat. Au point de chuter à quelques dizaines d’individus seulement dans les années 1980. Les scientifiques ont alors mis sur pied un programme de reproduction en captivité, puis créer des sites de relâcher sans prédateurs pour réintroduire l’espèce dans son milieu naturel.
Ce sont surtout les renards qu’il a fallu éradiquer, car les bandicoots peuvent établir une population en présence de chats harets – et ce alors même que l’espèce est exposée à la toxoplasmose –, mais si un seul renard est présent dans les environs, c’est impossible.
Après trente années d’efforts, la ministre de l’Environnement de Victoria – Etat d’Australie situé sur l’île principale, en face de la Tasmanie, et ayant pour capitale Melbourne – a annoncé le déclassement de l’espèce de « éteinte dans la nature » à « en danger ». « C’est une première incroyable pour l’Australie », a ainsi déclaré Lily D’Ambrosio à la presse.
Vigilance
Aujourd’hui, les spécialistes estiment que ces marsupiaux sont environ 1500 à peupler les zones protégées dans l’Etat de Victoria. Les programmes de reproduction menés par des parcs zoologiques partenaires (le zoo de Melbourne, Healesville Sanctuary et Werribee Open Range Zoo) ont été mis en stand-by, les populations réintroduites se portant suffisamment bien pour assurer elles-mêmes le renouvellement des populations sauvages.
Mais attention, si ce mieux est une excellente nouvelle porteuse d’espoir pour l’espèce, le bandicoot rayé de l’Est n’en reste pas moins menacé. Comme évoqué plus haut, il appartient d’ailleurs encore à la catégorie « en danger », ce qui signifie bien qu’il n’est pas tiré d’affaires. La preuve en est que les derniers représentants de l’espèce dans la nature australienne doivent vivre dans des enclos, certes vastes, mais clôturés et surveillés.
Une nouvelle méthode de protection, avec des chiens dressés pour les protéger, est en cours d’expérimentation sur deux sites différents abritant une vingtaine de bandicoots. Si cela réussit, les coûteuses clôtures pourront peut-être être levées…
En savoir plus sur le bandicoot rayé de l’Est
Ce petit marsupial nocturne vit dans les prairies herbeuses de Tasmanie et de Victoria, au sud-est de l’Australie. Il sort de son abri à la tombée de la nuit pour gratter le sol à la recherche d’invertébrés dont il se nourrit (criquets, coléoptères, vers de terre, etc.). Pour les débusquer, il sonde le sol à l’aide de son long nez.
Pesant généralement moins d’1kg, il se distingue par sa queue relativement courte et les trois ou quatre bandes qui strient le dessus de son dos, à l’arrière de son corps.
L’espèce est plutôt solitaire, mâles et femelles se rencontrent au moment de l’accouplement. Les femelles peuvent avoir des portées de 1 à 5 petits, la moyenne étant plutôt de 2 à 3 jeunes par mise bas. La gestation dure seulement une douzaine de jours. Après la naissance, la mère allaite ses petits pendant une cinquantaine de jours, puis elle les accompagne pour leur apprendre à se nourrir par eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 86 jours, en moyenne. L’espérance de vie du bandicoot rayé de l’Est est de 2 à 3 ans.
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