L’Afrique subsaharienne ou l’Asie du sud-est ne sont pas les seules régions du monde victimes du braconnage. Selon Abdelfettah Abdelmalek, directeur de la Direction Générale des Forêts (DGF) d’Algérie, « 3 000 espèces animales et 16 000 espèces végétales sont sévèrement menacées d’extinction » dans le pays.
Elaborer un plan d’action contre le braconnage
Cette déclaration a été faite le 14 mars dernier au cours d’un atelier de sensibilisation contre le braconnage et le commerce illicite des animaux sauvages. Outre M. Abdelmalek, y participaient le commandement de la Gendarmerie nationale, la Direction des services vétérinaires, les Conservations des forêts des régions d’Alger, Tamanrasset, Illizi et Tlemcen, ainsi que l’inspection vétérinaire de la région d’Alger. La présence de ces différents organismes devait permettre d’élaborer une stratégie de sensibilisation et d’information nationale afin d’endiguer les multiples fléaux qui pèsent sur la biodiversité algérienne : réchauffement climatique, feux de forêts, commerce illicite et surtout braconnage causent des milliers de morts animales chaque année.
En 2013 déjà, la DGF avait signé, en collaboration avec la Gendarmerie nationale, une « convention pour la lutte contre les incendies de forêts ». Il semble aujourd’hui nécessaire d’accorder autant d’attention et de ressources à la lutte contre le braconnage, une activité directement liée, selon la sous directrice de la protection des animaux sauvages et de la chasse Ouahida Boucekkine, à l’utilisation des animaux pour « des raisons médicinales ou la sorcellerie » .
D’après la Direction Générale des Forêts, entre 2011 et 2016, plus de 15 500 animaux, appartenant à 15 espèces différentes, ont été saisis. A proximité de la frontière marocaine, l’Algérie fait notamment l’objet d’un « grand trafic » de chardonnerets élégants, un oiseau de la famille des passereaux. 1600 spécimens ont été saisis en 2016. Le pays est également victime de la contrebande de cerfs de Barbarie (en danger critique d’extinction), de macaques de Barbarie (en danger), d’outardes houbara (vulnérable), de faucons ou de gazelles.
0 réponse à “Braconnage : 3000 espèces animales « sévèrement » menacées en Algérie”