Quand on pense « espèce menacée », difficile de ne pas se représenter le panda géant. Symbole du WWF et trésor national pour la Chine, emblème de sa faune menacée, cet ursidé bicolore est depuis longtemps érigé comme une icône médiatique des animaux en danger de disparition. Sauf que depuis peu, Pékin ne le considère plus comme tel…
1800 pandas géants dans la nature
Le ministère chinois de l’Ecologie et de l’Environnement vient en effet d’annoncer sa décision de retirer le panda géant de la liste des animaux en danger de disparition. Désormais, Ailuropoda melanoleuca est classé comme « vulnérable » par les responsables chinois.
Ce changement de statut est motivé par le rétablissement des populations de pandas géants dans la nature. Grâce aux nombreux efforts de conservation fournis par la Chine, les effectifs ont augmenté jusqu’à atteindre les 1800 individus à l’état sauvage. A titre de comparaison, ils étaient 1596 en 2003 et un peu plus de 1100 seulement dans les années 1980.
Pour Cui Shuhong, chef du département de la nature et de la conservation de l’écologie du ministère de l’Écologie et de l’Environnement, ce chiffre « reflète l’amélioration de leurs conditions de vie et les efforts de la Chine pour préserver leurs habitats », a-t-il déclaré en conférence de presse le 7 juillet 2021.
Une décision trop hâtive ?
On pourrait penser qu’avec seulement 1800 pandas géants, la Chine n’a pas encore réussi à complètement éloigner l’espèce de l’extinction. Certains pourraient même penser que cette décision est trop hâtive.
Lorsque l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a rétrogradé l’ursidé, le passant de la catégorie « en danger » à « vulnérable » en 2016, les autorités chinoises étaient d’ailleurs craintives. Elles avaient peur que ce changement de statut n’induise les gens en erreur, leur faisant croire que le panda géant n’était plus si menacé et que les efforts pour sa conservation pouvaient être assouplis.
Cette annonce est donc une grande première qui peut sembler inattendue, vue la position de la Chine il y a encore quelques années. Mais elle reflète l’optimisme des autorités quant à la conservation du panda géant.
La préservation du panda en Chine
Il faut dire que Pékin a vu grand pour sauver son trésor national. Sans les efforts fournis pour le protéger, il aurait probablement fini par s’éteindre. Mais la Chine n’en a pas voulu ainsi.
En 1992, elle a créé un plan national dédié à sa conservation et initié plusieurs projets de créations de réserves naturelles. L’objectif : protéger l’habitat naturel du panda géant : la forêt de bambou, dont il se nourrit à 99 %. En 2019, la Chine comptait ainsi 11.800 réserves naturelles couvrant 18 % de la superficie totale du pays.
Des centres de reproduction en captivité et des partenariats avec des zoos du monde entier ont aussi permis de multiplier les naissances de bébés pandas dans le monde, ce qui était l’un des grands problèmes au renouvellement des populations, l’espèce se reproduisant difficilement. En moyenne, une cinquantaine de bébés pandas naissent ainsi en captivité chaque année. Plusieurs d’entre eux seront réintroduits dans l’une des réserves naturelles chinoises.
Si la stratégie de la Chine pour protéger son panda peut sembler critiquable sur certains points – au sujet de la location de pandas aux zoos par exemple ou le passage au second plan d’autres espèces plus menacées – il n’empêche qu’elle a porté ses fruits. Au point de convaincre le pays, pourtant frileux, de s’aligner sur l’UICN.
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