En mai 2019, le cyclone Idai, l’une des forces naturelles les plus redoutables, a déchaîné sa fureur sur le parc national de Gorongosa, au Mozambique. Cet événement a ouvert la voie à une étude fascinante, fusionnant la force imparable des catastrophes naturelles avec une technologie de pointe en matière de recherche sur la faune.
Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l’Université de Princeton, a documenté l’impact du cyclone avec des détails sans précédent, fournissant ainsi de nouvelles informations sur la manière dont les communautés de grands mammifères réagissent aux catastrophes naturelles.
Arène technologique inégalée
Le parc national de Gorongosa, réputé pour sa sophistication technologique, était équipé d’un vaste réseau de caméras de surveillance, de colliers GPS et d’autres instruments.
Cette configuration, comme l’a noté Hallie Brown, associée de recherche postdoctorale au Département d’écologie et de biologie environnementale de Princeton, offrait une « opportunité sans précédent » d’observer les effets du cyclone en temps réel.
L’étude qui en résulte a été rédigée par Brown et ses collègues, dont Robert Pringle, professeur à l’EEB, et Ryan Long, professeur agrégé des sciences de la faune à l’Université de l’Idaho.
« Il s’agit de la première étude capable de suivre en temps réel les réponses d’une communauté de grands mammifères à une catastrophe naturelle », a déclaré Pringle.
La faune au milieu d’une catastrophe naturelle
Les chercheurs ont méticuleusement observé le comportement des animaux avant, pendant et après le cyclone Idai. Brown se souvient de cette expérience déchirante.
« Nous avons vu les eaux monter », se souvient Brown. « Nous avons observé les réactions des animaux dans les heures, les jours, les semaines qui ont suivi le cyclone : comment certains d’entre eux ont échappé aux eaux de crue, et d’autres non. Notre équipe a utilisé les données dont nous disposions avant, pendant et après la tempête pour créer non seulement une description de cet événement unique, mais un ensemble plus large d’attentes, afin que les gestionnaires puissent mieux anticiper les effets d’événements météorologiques de plus en plus graves.
Leurs observations ont révélé que la taille des animaux était un facteur critique de survie. Les espèces plus petites comme l’oribi et le reedbuck ont subi des pertes importantes, tandis que les plus grands herbivores comme le nyala, le koudou, la zibeline et les éléphants n’ont enregistré aucune mortalité.
Quand les cyclones et la faune sauvage entrent en collision
Les stratégies de survie de ces animaux étaient diverses. Les Bushbucks, par exemple, ont cherché refuge sur des termitières, utilisant ces buttes naturelles comme îles au milieu des inondations. Les données GPS ont montré leurs tentatives désespérées pour trouver un terrain plus élevé, soulignant l’importance de la topographie dans de telles catastrophes naturelles.
En revanche, les animaux plus petits ont non seulement eu du mal à échapper à la montée des eaux, mais ont également été confrontés à des problèmes nutritionnels après la tempête, l’inondation ayant détruit une grande partie de la végétation basse dont ils dépendaient.
Il est intéressant de noter que cette étude reflète les résultats de recherches antérieures sur l’impact des ouragans sur les populations insulaires, comme les lézards et les araignées des Bahamas, mettant en évidence des modèles de survie cohérents parmi différentes espèces et écosystèmes.
L’équipe de recherche conseille aux gestionnaires de la faune de donner la priorité à l’évacuation des espèces plus petites et écologiquement vulnérables avant les tempêtes et de fournir une alimentation supplémentaire après la catastrophe pour atténuer les effets de la perte de végétation.
Les carnivores de Gorongosa, comme les lycaons, les léopards et les lions, se sont bien comportés pendant le cyclone. Leurs proies étaient concentrées dans les zones de montagne, ce qui simplifiait la chasse. Remarquablement, les principales proies des lions, les phacochères, sont restées largement épargnées, restant dans les hautes terres pendant plusieurs mois après le cyclone.
Le pouvoir de la collaboration
Hallie Brown salue le caractère collaboratif de cette étude, qui a réuni des experts de divers domaines comme l’hydrologie et l’écologie des grands animaux. Cette approche multidisciplinaire s’est avérée essentielle pour comprendre les interactions complexes entre l’impact du cyclone et la faune du parc.
En résumé, le passage du cyclone Idai dans le parc national de Gorongosa a offert un rare aperçu de la manière dont la faune sauvage réagit aux catastrophes naturelles.
Cette étude souligne non seulement la résilience de la nature, mais également l’importance des progrès technologiques et de la recherche collaborative pour comprendre et atténuer les effets de tels événements catastrophiques.
Les connaissances acquises sont inestimables pour les stratégies de gestion et de conservation de la faune sauvage face à des conditions météorologiques de plus en plus sévères.
L’étude complète a été publiée dans la revue Nature.
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