Vous fuyez à la moindre mention du mot COP ? Pas de chance, c’est chaque année ! Après l’engouement autour de la COP21 – patriotisme oblige – le grand public s’est totalement désintéressé de cet événement international. A l’aube de l’ouverture de la COP24, nous nous sommes donc demandé : c’est quoi une COP ?
Une COP ou des COP ?
L’acronyme COP désigne la conférence des parties, ou « ‘Conference of Parties » en anglais. Cet événement réunit les 196 pays membres dans le but d’acter, de renégocier ou de faire des points d’étape des conventions internationales. Si la plus connue est la conférence annuelle sur les changements climatiques qui s’est tenue en 2015 en France et se tiendra cette année en Pologne, il existe d’autres COP !
Conférence des Nations Unies sur la biodiversité
Ainsi, le 29 novembre s’est achevée la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP14) qui se déroulait en Egypte. Si la COP sur le changement climatique se réfère au Sommet de la Terre de Rio en 1992, la COP Biodiversité a pour but de faire le point tous les deux ans sur la Convention sur la diversité biologique (CDB) instaurée l’année suivante. D’après les Nations Unies, ce traité international a plusieurs objectifs :
- la conservation de la diversité biologique,
- l’utilisation durable de la diversité biologique,
- le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.
La première session de la Conférence des Parties sur la biodiversité a eu lieu en 1994 aux Bahamas.
Conférence des Parties de la CITES
Enfin, la COP dont nous vous parlons le plus sur www.especes-menacees.fr est sans doute la Conférence des Parties de la CITES qui se déroule tous les trois ans. La prochaine se déroulera en 2019 à Colombo, au Sri Lanka.
Bien que cet événement soit la moins célèbre des trois COP, c’est pourtant la plus ancienne ! La première Conférence des Nations Unies sur la biodiversité s’est tenue en Suisse (où est basée l’UICN et la CITES) en 1976. En revanche, la première COP dédiée au changement climatique n’a eu lieu qu’en 1995, à Berlin.
Les COP ça sert à quoi ?
A cette question, bon nombre d’entre vous, désabusés, ont bien envie de répondre « à rien ». Et bien vous vous trompez. Derrière des apparences de rencontres politiciennes sur lesquelles ne débouchent aucune action, les COP permettent d’acter des décisions aux conséquences importantes. Comme en 2016, par exemple, lorsque la COP17 de la CITES a interdit aux pays membres le commerce du perroquet gris du Gabon.
En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique, plusieurs COP ont permis de prendre des mesures globales et contraignantes, du moins sur le papier. Citons notamment la COP16 de Cancun, au Mexique, qui a donné naissance à un « fonds vert« . Son but : aider financièrement les pays en voie de développement à investir dans des politiques luttant contre le changement climatique. Citons également la COP3 de 1997 organisée au Japon et qui a débouché sur le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les pays signataires se sont engagés à, ensemble, réduire de 5,2 % les GES sur Terre d’ici 2020 par rapport à leur niveau en 1990. Hélas, les deux principaux émetteurs de GES au monde, les Etats-Unis et la Chine, n’ont pas ratifié ce traité, ainsi que nombreux autres Etats comme l’Inde, le Brésil ou encore l’Australie. Raison pour laquelle il reste encore aujourd’hui perçu comme un échec.
Justement, les Accords de Paris sur le climat, signés lors de la COP21 de 2015, étaient très attendus car envisagés par beaucoup comme une nouvelle chance d’aboutir à un consensus international après l’échec de Kyoto. Cette fois, les pays signataires se sont engagés à tout faire pour contenir le réchauffement climatique en-dessous de +2°C à long terme et, si possible, de le limiter à +1,5°C. Une réussite en demi-teinte, toutefois, car trois ans après la signature de ces accords, seuls seize des 196 pays signataires respectent pour l’instant leurs engagements.
par Cécile Arnoud
1 réponse to “La COP, qu’est-ce que c’est ?”
02.12.2018
ouraganBonjour, dans les espèces menacées aujourd’hui il serait bon de rajouter les autochtones ruraux car » quels sont les meilleurs défenseurs de l’espace naturel, sinon les hommes qui y vivent, y travaillent et désirent conserver à leur environnement toutes ses qualités. » Les plus exposés à la disparition étant aujourd’hui les petits éleveurs et bergers traditionnel à l’herbe respectueux de la nature et des animaux. Ils sont devenu des parias de la société parce qu’ils n’arrivent pas à coexister avec les grands prédateurs..