Alors que la communauté vétérinaire mondiale est aux prises avec l’épidémie croissante d’obésité chez les animaux domestiques, en particulier les chiens, une nouvelle étude explore la manière dont des facteurs tels que la stérilisation influencent ce problème de santé.
La recherche met en évidence un modèle nuancé reliant les taux d’obésité chez les chiens stérilisés à la taille de leur race, dévoilant des implications complexes sur la santé que les propriétaires d’animaux, les vétérinaires et les chercheurs doivent comprendre.
Stérilisation : une arme à double tranchant
La stérilisation, une pratique courante pour contrôler la population d’animaux de compagnie et réduire les naissances non désirées, est appliquée chez environ 70 à 80 % des chiens aux États-Unis.
Valérie Benka, figure de proue de l’étude et directrice de programme à l’Alliance pour la contraception chez les chats et les chiens, souligne les bénéfices de la procédure. Cependant, elle souligne également la nécessité d’étudier ses impacts plus larges sur la santé et le comportement. Son ton prudent est principalement dû aux tendances alarmantes en matière d’obésité chez les chiens domestiques dans le monde.
« L’obésité complique la matrice de santé d’un chien, affectant son confort, sa mobilité et sa durée de vie globale tout en le prédisposant à d’autres problèmes de santé », explique Benka, soulignant l’urgence de s’attaquer à ce problème aux multiples facettes.
Risque d’obésité chez le chien : la taille compte
L’aspect surprenant de l’étude est la révélation que le risque d’obésité après la stérilisation n’est pas uniforme chez tous les chiens – il fluctue notamment en fonction de la taille du corps du chien. Les petites races sont les plus vulnérables, tandis que les races géantes semblent quelque peu épargnées par cette préoccupation.
Curieusement, certaines grandes races, y compris les plus populaires telles que les labradors, les bergers allemands et les golden retrievers, sont comparables aux petits chiens dans leurs taux d’obésité accrus après la castration.
Le timing est primordial
Une autre découverte cruciale est le moment choisi pour la stérilisation. La recherche indique une fenêtre plus sûre vers l’âge d’un an, au cours de laquelle la procédure pourrait atténuer le risque d’obésité ultérieure.
Pourtant, ce délai ne constitue pas une solution universelle : il varie notamment en fonction de la taille des races. Une stérilisation précoce, après seulement trois ou six mois, augmente le risque d’obésité. Cela est particulièrement vrai dans les grandes races, ce qui constitue un élément crucial dans les décisions en matière de santé des animaux de compagnie.
Hypothèses de genre et obésité canine
Défiant les croyances largement répandues, l’étude révèle que le sexe joue un rôle unique dans les risques d’obésité post-stérilisation. Les chiens mâles, lorsque des variables telles que la race, la taille et l’âge de stérilisation sont constantes, sont plus sujets à l’obésité que leurs homologues femelles. Cette idée défie non seulement les hypothèses courantes, mais invite également à une considération plus approfondie des facteurs biologiques et comportementaux en jeu.
Tirer parti d’une portée de données sans précédent
Ce qui distingue cette étude est son ensemble de données étendu et représentatif, englobant plus de 155 000 dossiers de chiens provenant des cliniques du US Banfield Pet Hospital. La Morris Animal Foundation, un contributeur clé à cette recherche, a permis l’analyse non seulement des races pures mais également des races mixtes, offrant ainsi une vue panoramique de la démographie canine.
« Notre collaboration avec la Morris Animal Foundation a considérablement amélioré la portée et la profondeur de nos recherches, nous permettant de naviguer dans un pool de données plus étendu et d’en tirer des informations complètes », remarque Benka, appréciant le soutien substantiel de la Fondation pour ce projet innovant.
Élargir l’horizon de la recherche
Ces résultats apportant une nouvelle compréhension, Benka et son équipe se tournent vers d’autres dimensions de recherche. Leur prochaine publication vise à approfondir les résultats spécifiques de certaines races et à explorer la relation complexe entre la stérilisation, l’obésité et les lésions du ligament croisé crânien, un problème de santé canin courant.
« Cette étude est un tremplin vers un récit plus large sur la santé canine, et nos efforts futurs visent à démêler davantage de couches de ce récit », affirme Benka, signifiant l’engagement continu à améliorer la qualité de vie du meilleur ami de l’homme.
En résumé, cette recherche importante recalibre les connaissances existantes sur la stérilisation canine et l’obésité. Il appelle la communauté vétérinaire, les propriétaires d’animaux et les chercheurs à engager un dialogue plus nuancé, en tenant compte des lignes directrices spécifiques à la race et des stratégies de soins de santé personnalisées pour nos compagnons canins bien-aimés.
Cette étude complète a été publiée dans le Journal de l’Association américaine des médecins vétérinaires.
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