Il s’agit d’une découverte exceptionnelle : 1 500 hectares de forêt préservée où se sont réfugiées de nombreuses espèces menacées, sur l’île de Bornéo. La zone est encerclée par les industries de l’huile de palme et les compagnies minières mais elle offre un dernier refuge à ces animaux proches de l’extinction. Pour Chanee qui a découvert cette poche de forêt, il faut agir vite pour que toute la zone reste intacte.
Orangs-outans, gibbons et bien d’autres
Avec les équipes de son association Kalaweit, il a reçu plusieurs messages le dirigeant vers cette zone de forêt bordant un lac. « Nous avions notamment reçu par deux fois des crocodiles qui avaient été piégés dans des filets là-bas, détaille Chanee. Curieux, j’ai effectué des repérages par voie aérienne et là, j’ai découvert une très belle forêt. » Ce qui a ensuite été confirmé courant du mois d’octobre lorsqu’il effectue les premiers repérages au sol. « En pénétrant dans cette forêt, la surprise a été immense : des traces d’animaux partout ! » A commencer par l’animal symbole des ravages de la déforestation au profit de l’huile de palme : l’orang-outan. « Après dix minutes de marche, je suis tombé sur un premier nid d’orang-outan. J’en ai finalement trouvé des dizaines », raconte Chanee. Une centaine de ces grands singes pourraient habiter cette poche de forêt. Vivent également dans ces lieux environ 200 gibbons, des ours, des cerfs sambars, des singes nasiques, deux espèces différentes de langurs et des panthères nébuleuses.
Projet Dulan : un sanctuaire à Bornéo
« C’est le projet le plus ambitieux de l’histoire de Kalaweit. Mais il y a urgence », annonce le fondateur de l’association dédiée à la protection des gibbons de Bornéo et Sumatra. Et pour cause, l’organisme est connu pour racheter des hectares de forêt en vue de les soustraire aux grandes entreprises et les transformer en zones protégées. Cette occasion est donc incroyable. Dès le mois d’octobre, Kalaweit est entré en contact avec les villageois qui vivent de la pêche dans les eaux du lac et ont réussi à préserver la qualité de l’eau. La forêt, en revanche, appartient à des propriétaires privés qui peuvent, s’ils le souhaitent, vendre le tout à des industriels du charbon ou du palmier à huile qui, par leurs activités, pollueraient le lac. Ce qui signerait l’arrêt de mort du village de pêcheurs. « Nous avons signé un protocole d’accord avec le chef du village le 3 décembre. Tous les villageois veulent que Kalaweit achète cette forêt avant les industriels et puisse ainsi la protéger. » Ce projet a été baptisé « Dulan », du nom d’une femelle orang-outan rencontrée par Chanee.
Appel à l’aide
Ambitieux et urgent, ce projet a besoin d’aide pour se mettre sur pied. « Il faut faire vite, martèle le fondateur de Kalaweit. Certaines compagnies ont déjà mesuré des terrains », laissant penser qu’elles sont intéressées par ces terres. « Le seul moyen de sauver ces animaux, c’est d’acheter – avant elles – beaucoup d’hectares. » Kalaweit lance donc un appel aux dons dès aujourd’hui, lundi 17 décembre. L’association s’engage à racheter tout de suite 30 hectares et a besoin de soutien pour acquérir le reste rapidement. Dans l’idéal, elle aimerait acheter les 1 500 hectares, mais cela pourrait sembler hors de portée. A titre de comparaison, Kalaweit en gère 678 à l’heure actuelle. Sachant qu’un hectare coûte environ 900 €, il lui faudrait récolter 1,35 million d’euros. Plus de 40 000 € de promesses de dons ont déjà été faites. « Il faut agir maintenant pour sauver ce qui peut l’être. »
par Jennifer Matas
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