Les proies évitent souvent les prédateurs en fuyant dans des directions apparemment aléatoires. Les scientifiques ont émis l’hypothèse que ce comportement imprévisible et sporadique pourrait aider les proies à s’échapper. Maintenant, une recherche publiée dans la revue PNAS a testé cette théorie.
Pour l’étude, des chercheurs de l’Université de Bristol ont observé des poissons robots avec des schémas d’évasion préprogrammés qui étaient prévisibles ou imprévisibles. Ces poissons-proies robots ont ensuite été présentés à des cichlidés prédateurs d’acara bleu. Les robots sont d’abord restés immobiles, comme une proie momentanément paralysée par la peur. Ensuite, les robots ont pris la fuite.
« L’utilisation de proies robotiques nous a permis de présenter aux prédateurs individuels l’une des deux stratégies d’évasion suivantes : une proie « prévisible » qui s’échappe à plusieurs reprises dans la même direction d’une interaction avec le prédateur à l’autre, ou une proie « imprévisible » qui s’échappe dans des directions aléatoires, « , a expliqué l’auteur principal de l’étude, le Dr Andrew Szopa-Comley.
Les prédateurs semblaient s’adapter rapidement aux différents types de robots proies. Avec des proies prévisibles, les prédateurs ajustaient leur propre vitesse à l’approche, accélérant si la proie devait s’enfuir directement, mais maintenant une vitesse plus lente pour les proies qui fuyaient latéralement.
Il est intéressant de noter que ces ajustements de vitesse ont été effectués à partir de la mémoire de rencontres passées, avant même que la proie ne bouge. Sans surprise, les prédateurs n’ajustaient pas leur vitesse à l’approche de proies imprévisibles.
Ce qui est étrange dans ces résultats, c’est que les prédateurs ont eu des niveaux de réussite très similaires, qu’ils rencontrent un robot proie imprévisible ou prévisible. Cela va à l’encontre de l’hypothèse selon laquelle un comportement imprévisible facilite la fuite.
« Nos résultats suggèrent que les prédateurs de notre étude ont été capables de surmonter les inconvénients potentiels de faire face à des proies au comportement imprévisible. Du point de vue de la proie, cela soulève la question de savoir si un comportement imprévisible est aussi bénéfique qu’on le pensait initialement », a expliqué l’auteur principal de l’étude, le Dr Christos Ioannou.
L’étude montre à quel point il est important pour un prédateur de pouvoir adapter son propre comportement au succès de la chasse ou à l’échec du chassé.
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Par Zach Fitzner, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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