Lundi 1er août 2022, deux tonnes d’écailles de pangolin, saisies par les autorités au Congo-Brazzaville puis remises au Congo-Kinshasa d’où elles provenaient, sont parties en fumée. Ces écailles n’alimenteront donc jamais le commerce illégal et si lucratif dont elles font malheureusement l’objet.
Destruction avant commercialisation
La pratique est surtout connue avec l’ivoire récupéré via les défenses d’éléphants tués illégalement : la marchandise tant convoitée est tout simplement détruite pour éviter d’enrichir quiconque et de perpétuer un trafic d’espèces menacées.
En début de semaine, la République Démocratique du Congo (RDC) a décidé de faire de même avec les deux tonnes d’écailles de pangolin confisquées à des trafiquants. En les détruisant par le feu, le pays souhaite mettre l’accent sur sa volonté forte de lutter contre la criminalité liée au trafic de ces animaux, qui restent aujourd’hui encore les mammifères les plus braconnés de la planète.
L’opération, chapeautée par la ministre de l’Environnement et du Développement durable du pays, a été organisée avec l’aide du ConservCongo, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et cofinancé par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
Le pangolin, huit espèces, toutes menacées
Comme évoqué plus haut, le pangolin est le mammifère le plus ciblé par les braconniers. Leurs écailles et leurs griffes sont en effet très recherchées par la médecine traditionnelle pour leur prétendues vertus, et leur chair peut également être consommée.
Or, absolument toutes les espèces de pangolins qui existent sur Terre – à savoir huit – sont aujourd’hui en voie de disparition. Elles font d’ailleurs l’objet d’une protection à l’échelle internationale, mais ce n’est pas suffisant, et le trafic continue.
Les saisies d’écailles de pangolin sont très fréquentes, notamment en Asie qui est souvent la destination finale de cette macabre marchandise. En 2017, la Chine avait par exemple confisqué 12 tonnes, qui correspondaient à environ 20.000 pangolins tués. Ce triste record a été battu en 2019 avec la saisie de 13 tonnes à Singapour. Un nombre qui représente 36.000 animaux pour une coquette somme : autour de 39 millions de dollars.
En RDC où ces deux tonnes d’écailles ont été prélevées, vivent trois espèces de pangolins, toutes classées « vulnérables » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) :
- le pangolin à ventre blanc (Manis tricuspis),
- le pangolin à longue queue (Manis tetradactyla),
- le pangolin géant (Manis gigantea).
Une quatrième espèce se trouve en Afrique : le pangolin terrestre du Cap (Manis temminckii), lui aussi « vulnérable ». Les quatre autres espèces de pangolins vivent en Asie et sont encore plus menacées. Il s’agit du :
- pangolin de Malaisie (Manis javanica) : en danger critique d’extinction (CR),
- pangolin de Chine (Manis pentadactyla) : en danger critique d’extinction (CR),
- pangolin indien (Manis crassicaudata) : en danger (EN),
- pangolin des Philippines (Manis culionensis) : en danger (EN).
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