
« Chaque nouveau jour sans protection rapproche cet oiseau dansant rare de l’extinction. » Pour Michaël Robinson, un membre actif du Centre pour la diversité biologique et un défenseur de la cause animale, l’inaction des services de l’Etat dans la protection du petit tétras des prairies est dramatique.
De la parole aux actes
Pourtant, l’intention était là. En juin 2021, l’US Fish and Wildlife Service a proposé de placer cet oiseau endémique d’Amérique du Nord sur la liste des espèces menacées au sud-est du Colorado, au sud-ouest du Kansas, au nord-ouest de l’Oklahoma, et sur une partie du Texas et sur la liste des espèces en voie de disparition sur une autre partie du Texas ainsi qu’à l’est du Nouveau-Mexique.
Mais l’agence gouvernementale n’a pas finalisé ses propositions dans le temps imparti, réduisant tous ces efforts à néant.
En réponse, le Centre pour la diversité biologique a annoncé, le 11 août 2022, son intention de porter plainte contre l’US Fish and Wildlife Service pour non protection de cette espèce, en vertu de l’Endangered Species Act. L’organisme de conservation à but non lucratif laisse à l’agence américaine un délai de 60 jours pour corriger le tir, avant de lancer des poursuites.
Menaces croissantes
Un délai qui peut sembler court, mais nécessaire selon le Centre pour la diversité biologique, étant donné l’ampleur des menaces qui pèsent sur le petit tétras des prairies. Aujourd’hui, l’espèce ne vit plus que sur une infime partie de son aire de répartition originelle, entre une poignée d’Etats du sud-ouest des Etats-Unis (Kansas, Colorado, Oklahoma, Texas et Nouveau-Mexique).
L’habitat naturel de Tympanuchus pallidicinctus a réduit comme peau de chagrin sous le coup de la conversion des prairies en terres cultivées et en pâture pour le bétail, de la construction de poteaux téléphoniques et de lignes électriques, et, surtout, de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières.
A cela s’ajoute désormais une sécheresse accentuée par le changement climatique, qui touche les vastes grandes plaines du sud des Etats-Unis où s’établit l’espèce. Les températures extrêmes ont également pour effet de tuer dans l’œuf les jeunes petits tétras des prairies, incapables de résister à une telle chaleur.
« Les petits tétras attendent depuis près de trente ans d’être protégés. Pendant tout ce temps, ils ont continué à perdre leur habitat naturel au profit du développement pétrolier gazier et autre », rappelle Michaël Robinson. Alors maintenant, il y a urgence à agir pour stopper son déclin.
Le petit tétras des prairies
Classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le petit tétras des prairies est un oiseau emblématique des prairies du sud-ouest américain.
Il est particulièrement réputé pour sa parade nuptiale au printemps, son mode de vie au sol, sa corpulence plutôt robuste et son plumage coloré où alternent les nuances d’orange, de rouge, de brun et de blanc.
La première demande d’inscription de cette espèce en tant qu’espèce menacée aux Etats-Unis remonte à 1995. En 2014, l’US Fish and Wildlife Service avait fini par y accéder, mais cette inscription avait finalement été annulée l’année suivante suite au dépôt d’une plainte par des industriels des énergies fossiles.
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