
Qu’elle soit tropicale, subtropicale, boréale ou tempérée, la forêt est une manne pour la vie sur Terre. Pourtant, les menaces qui pèsent sur elle aux quatre coins du monde sont nombreuses et seulement 13 % des surfaces sont aujourd’hui protégées.
Recul de la surface forestière mondiale
La forêt s’étend sur environ 4 milliards d’hectares. Cela représente 30,6 % des terres émergées de la planète. Une part qui a diminué depuis 1990. A cette époque, le couvert forestier représentait 31,6 % selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Soit 129 millions d’hectares en moins en l’espace d’une quinzaine d’années.
Pendant les années 1990, on estime que près de 16 millions d’hectares disparaissaient chaque année. Aujourd’hui c’est un peu moins : environ 13 millions d’hectares par an. Des opérations de reboisement ont par ailleurs été menées dans de nombreux pays – Chine, Inde et Etats-Unis en tête avec plus de 250 000 hectares gagnés tous les ans en moyenne entre 1990 et 2015 – pour tenter d’inverser la tendance.
Pour les années 2000 à 2010, la perte nette de forêts – c’est-à-dire la différence entre la superficie disparue et celle renouvelée – s’élève à -5,2 millions d’hectares par an. Un mieux en comparaison avec les années 1990 (-8,3 millions par an).
80 % de la biodiversité terrestre
Cela n’est pourtant pas suffisant au regard de ce que représentent les forêts pour la biodiversité.
En effet, 80 % des animaux et des végétaux terrestres vivent et poussent en forêt. A elles seules, les forêts tropicales (Amazonie, bassin du Congo et Asie du Sud-Est, soit 2 milliards d’hectares) abritent 33 000 espèces d’arbres ! Elles sont également l’unique sanctuaire de nombreuses espèces comme par exemple l’okapi en République Démocratique du Congo ou le nasique à Bornéo. Au total, la moitié des espèces vivantes de la Terre vit dans les forêts tropicales.
Pour l’humain, aussi, la forêt s’avère vitale. Elle fournit du bois pour se chauffer, construire des habitats ou cuire les aliments, mais aussi de la nourriture. D’après la FAO, 76 millions de tonnes de denrées alimentaires proviennent des forêts chaque année. Au point que la survie de 1,6 milliard de personnes dépend directement des forêts.
Pour toutes ces raisons, les Nations Unies se sont fixées pour objectif d’accroître de 3 % la superficie forestières mondiale d’ici 2030.
Les forêts, régulateurs naturels
En plus d’assurer l’avenir d’un grand nombre d’espèces, les forêts jouent également d’importants rôles dans le bon fonctionnement de la vie sur Terre. A commencer par l’air qu’on respire. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle « le poumon vert » de la planète.
En effet, les forêts – et principalement les forêts tropicales – produisent plus de 40 % de l’oxygène (O2) du monde. C’est moins que les océans, mais tout de même très élevé.
Les forêts peuvent également renforcer la résistance des écosystèmes face à des aléas climatiques. Par exemple, les mangroves sont des barrières naturelles contre les cataclysmes de type ouragans, typhons et cyclones.
Les arbres des forêts permettent aussi de prévenir l’érosion et les glissements de terrain, de limiter les risques d’inondation.
par Jennifer Matas
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