La bonne nouvelle a été annoncée par la Fondation pour la Conservation de la girafe ou GCF (Giraffe Conservation Foundation) en toute fin d’année 2021. Selon ses dernières estimations, il resterait aujourd’hui environ 117 000 girafes en milieu sauvage, contre 97 500 individus en 2015. Une augmentation de 20 % qui vient récompenser les efforts de protection et de réintroduction des différentes espèces et sous-espèces de girafes, mais pas seulement. Cette augmentation serait également due tout simplement à une meilleure technique de comptage !
Des techniques de comptage plus précises
Dans le monde des girafes, la Giraffe Conservation Foundation fait référence. Alors, quand elle publie fin octobre un rapport qui annonce 117 173 girafes à l’état sauvage, la bonne nouvelle mérite d’être relayée. Pourtant, peu d’entre vous en ont entendu parler. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette augmentation de 20 % du nombre de girafes ne reflète pas seulement les victoires des associations de protection et des 21 pays concernés, mais surtout la difficulté à chiffrer une population sauvage.
Comme dans le cas du gorille de Grauer – dont finalement nous nous sommes aperçus mi-2021 qu’ils étaient plus nombreux que prévu – il pourrait également s’agir d’une sous-estimation des effectifs lors des études de 2014-2015.
« Dans certaines populations de girafes, nous avons à nous seuls doublé le nombre de girafes grâce à des méthodes d’enquête améliorées – ou pour le dire simplement : en les comptant mieux ! » commente le Dr Julian Fennessy, co-fondateur et directeur du GCF.
Auparavant, les estimations étaient souvent réalisées par des moyens aériens, qui ne permettaient pas de visualiser les animaux dans certaines zones boisées. Depuis 2015, les équipes sur le terrain se sont davantage appuyées sur le relevé de pièges photographiques aidés par des programmes informatiques qui numérisent des images et reconnaissent les individus – car rappelons que la localisation des tâches sur les robes des girafes est propre à chaque individu, comme une carte d’identité.
Bien sûr, cette augmentation de 20 % des effectifs vient aussi récompenser les efforts de conservation produits sur le terrain.
La girafe la plus menacée au monde va mieux
Bien que la fondation déplore toujours le faible nombre de girafes par rapport à d’autres espèces africaines emblématiques comme l’éléphant – le GCF aime à rappeler qu’il n’y a qu’une girafe pour trois à quatre éléphants en Afrique – elle se félicite aussi de cette tendance. Les quatre espèces de girafes reconnues taxonomiquement sont presque toutes en augmentation, une énorme différence par rapport à 2015 où trois étaient en déclin.
En effet, quand l’UICN a décidé de passer Giraffa camelopardalis en espèce menacée au statut vulnérable à l’extinction, seule la girafe du Cap (ou girafe du Sud) voyait sa population augmenter. Aujourd’hui, la girafe masaï, la réticulée et la girafe de Nubie (G. c. tippelskirchi, G. c. reticulata, G. c. camelopardalis) connaissent également une augmentation de leurs effectifs. Tandis que celui de la girafe du Sud reste stable.
C’est une excellente nouvelle, notamment pour la girafe du Nord (ou de Nubie), qui a été évaluée en 2018 par l’UICN pour la toute première fois. Cette année-là, elle est directement rentrée dans la catégorie « en danger critique d’extinction », la dernière étape avant la disparition à l’état sauvage.
Et pour cause, avec 455 têtes en 2018, elle était considérée comme la girafe la plus menacée au monde.
La girafe à la conquête de son ancienne aire de répartition
Et les choses ne devraient pas s’arrêter là. La Giraffe Conservation Foundation a encore plusieurs projets pour permettre à Giraffa camelopardalis de restaurer ses différentes espèces et sous-espèces.
Cette année 2022, elle prévoit de renforcer les populations du Mozambique en transférant plusieurs animaux provenant de fermes privées d’Afrique du Sud ou du célèbre parc national Kruger. Pour cela, les équipes du GCF ont commencé par étudier minutieusement le comportement des animaux déjà sur place en réalisant une enquête photographique.
Toujours selon la fondation, cette politique de transfert et de réintroduction de girafes sur les zones faiblement habitées aurait permis aux girafes de reconquérir sept millions d’hectares de leur habitat historique. Pour autant, Giraffa camelopardalis est toujours considérée comme éteinte dans sept pays africains.
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