Ce samedi aura lieu la 5ème Journée mondiale de la vie sauvage. Créé fin 2013, l’événement porte chaque année sur un thème différent afin de sensibiliser le grand public à la protection de la biodiversité. Le 3 mars 2018, il sera intitulé « Les grands félins, des prédateurs menacés ».
« Générer le niveau d’attention qu’ils méritent »
Parce qu’ils évoluent partout autour du monde, ils sont confrontés à un large éventail de menaces. Parce qu’ils ont besoin de grands espaces pour vivre, les protéger permet de sauvegarder des écosystèmes entiers. Parce qu’ils étaient des centaines de milliers en 1900 et que leurs effectifs ont trop souvent été divisés par 5, 10 ou 20 au cours du siècle dernier, leur situation n’a jamais été aussi critique.
« Ils », ce sont les grands félins dans leur sens le plus large : pas seulement les tigres, lions, léopards et jaguars, mais aussi les panthères des neiges, pumas et guépards. Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus – et bien d’autres -, la 5ème Journée mondiale de la vie sauvage les mettra à l’honneur et la CITES espère que cela « générera le niveau d’attention qu’ils méritent pour être sûr qu’ils soient avec nous pour les prochaines générations« . Car il y a beaucoup de choses à faire : changement climatique, diminution du nombre de proies, perte ou dégradation des habitats, augmentation du braconnage et du crime organisé, ou encore multiplication des conflits avec l’Homme… Les menaces pesant sur ces espèces sont nombreuses et les réponses doivent être adaptées à chaque région du monde où elles évoluent. De nombreux événements se tiendront donc en Inde, en Chine, aux Emirats Arabes Unis, au Kenya et même aux Etats-Unis afin de sensibiliser l’opinion publique et recueillir des fonds.
L’Europe et la France elles aussi concernées
En se limitant à un regard strictement européen, il serait facile de considérer cette situation avec un certain détachement : ces espèces emblématiques n’évoluent plus sur le Vieux Continent et, surtout, jouissent ici d’un fort capital sympathie. Même l’industrie les a adoptées : les grands félins sont utilisés pour les valeurs qu’ils véhiculent par des marques de vêtements, des constructeurs automobiles ou des équipes sportives.
La France a toutefois elle aussi sa propre introspection à mener. La situation des lynx, dont la principale population se trouve dans le Jura, est par exemple précaire : entre 1974 et 2008, sur 127 morts constatées, 58 % ont pu être liées à une collision sur route ou sur une voie ferrée et 12 % ont été causées par le braconnage. Plus récemment, en février, un de ces félins a été capturé dans le Doubs peu de temps avant de décéder ; son autopsie a révélé qu’il vivait depuis 3 à 4 ans avec 120 plombs de chasse dans le corps et qu’il souffrait de saturnisme. Un parallèle pourrait également être tenu avec les populations de loups : s’il ne s’agit pas de félins, ils affichent une cohabitation pour le moins difficile avec les éleveurs français. Les conflits Homme-félins ne sont donc pas l’apanage de l’Asie, des Amériques ou de l’Afrique, continents où vivent les derniers grands représentants de cet ordre, et la journée internationale du 3 mars, si elle leur est dédiée, doit bien permettre d’encourager l’Homme à respecter la vie sauvage dans sa globalité.
2 Réponses to “Les grands félins à l’honneur pour la Journée mondiale de la vie sauvage 2018”
03.04.2019
Guillaume CHOFFATBonjour,
J’ai fait un grand voyage au Japon et lors d’une excursion sur la rivière hozugawa (Kyoto) nous avons surpris par hasard avec beaucoup d’étonnement un félin noir de type puma qui buvait de l’eau dans la rivière et qui a filé tout droit dans la montagne en montant une pente escarpée ventre à terre. Comme j’ai cherché pour savoir de quel type de félin il pouvait s’agir, je n’ai rien trouvé à ce sujet sur le Japon. Pourriez-vous me renseigner sur ce que j’ai vu? Merci beaucoup.
05.04.2019
Jennifer MatasBonjour,
Il n’existe pas de grands félins sauvages au Japon. Deux espèces de chats sauvages vivent sur deux îles : le chat d’Iriomote et le chat léopard, mais aucun d’eux n’est noir et ils sont plutôt classés dans la catégorie « petits félins », ce qui ne semble pas correspondre à une description de type « puma ». Serait-ce possible que vous ayez confondu avec un autre animal comme l’ours noir du Japon(Ursus thibetanus japonicus) par exemple ? Plusieurs individus vivent dans les environs. Ce sont d’excellents grimpeurs qui résident et se déplacent aisément sur les pentes très escarpées. Leur pelage est noir, avec juste une petite touche de blanc autour du cou. Ils mesurent entre 1 m et 1,4 m pour un poids de 50 à 100 kilos.