De nombreuses menaces pèsent sur le manchot du Cap, un manchot africain qui vit entre l’Afrique du Sud et la Namibie. Marées noires, pollution des océans, réchauffement climatique, pénurie alimentaire à cause de la surpêche ou encore prédation des œufs font partie de son lot quotidien. Malheureusement pour cet oiseau menacé, la maladie vient également s’ajouter à la liste.
Une épidémie de grippe aviaire
La population namibienne – estimée à environ 5 700 ou 5 800 couples reproducteurs, dont 2 500 uniquement sur l’île de Mercury – vient d’être touchée par un virus mortel. Depuis décembre 2018, plus de 450 manchots du Cap auraient succombé, rapporte Mongabay.
H5N8 – souche virulente, avec H5N1, de la grippe aviaire – pourrait avoir été apporté par un autre oiseau depuis l’Afrique du Sud jusque sur trois îles – Halifax, Ichaboe et Mercury –, au large des côtés de la Namibie. Il s’est ensuite propagé au sein des colonies de manchots du Cap qui vivent sur place.
Même si cette souche ne semble pas transmissible à l’homme, le gouvernement a révélé l’information au public le 13 février. Mi-avril, le virus avait déjà tué 459 manchots. Et peut-être encore plus, car des cadavres ont très bien pu être emportés par les eaux avant que les scientifiques ne puissent se rendre sur place pour constater les dégâts.
Le pire semble passé
Heureusement dans tout ce malheur, une lueur d’espoir : le pic de l’épidémie semble être passé. Mieux, la grippe aviaire pourrait cesser de se propager d’ici quelques semaines.
« Le virus n’est pas devenu complètement sauvage et, à moins qu’il ne s’aggrave ou que survienne un autre événement potentiellement catastrophique – comme par exemple un déversement d’hydrocarbures –, la population devrait se rétablir », a commenté une biologiste indépendant basée en Namibie, interrogée par Mongabay.
Pour contenir le virus et éviter tout risque de propagation, les biologistes ont brûlé les carcasses qu’ils ont trouvées.
Un oiseau très menacé
Ce triste épisode montre en revanche, une fois de plus, que le manchot du Cap est très exposé au risque de disparition dans son milieu naturel.
En 2018, la grippe aviaire avait touché la population sud-africaine des manchots du Cap ainsi que d’autres espèces d’oiseaux marins comme les fous de Bassan.
Ces épizooties ajoutent une pression supplémentaire sur ces populations déjà très menacées. Comme les marées noires, elles peuvent causer d’immenses ravages en un laps de temps très court. Reste à savoir jusqu’à quand l’espèce saura se montrer suffisamment résiliente pour ne pas disparaître définitivement.
par Jennifer Matas
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