Chaque année en mai a lieu la journée internationale dédiée aux espèces menacées. Bien sûr, il serait facile d’ignorer cette journée, de ne la considérer qu’avec fatalisme ou indifférence, d’agir comme si la multiplication des disparitions d’espèces ne comptait pas. Pourtant, un fait demeure : l’homme est une espèce comme les autres. Un jour, cette journée pourrait aussi nous concerner, comme le laissent craindre les récents événements liés à l’épidémie de nouveau coronavirus.
L’extinction des espèces est un phénomène normal. Son accélération en revanche est inquiétante. Depuis 1900, le nombre d’espèces qui se sont déjà éteintes correspond au rythme normal sur 800 à 10 000 ans ! Et les choses semblent empirer…
11 mai 2022 : 28 % des espèces évaluées par l’UICN menacées
Chaque année, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) évalue davantage d’espèces et, chaque année, le nombre officiel d’espèces en voie de disparition grandit.
D’après les derniers chiffres, sur les 142.577 espèces évaluées par l’UICN, plus de 40.000 sont menacées d’extinction, dont :
- 41 % d’amphibiens,
- 37 % de requins et de raies,
- 34 % de conifères,
- 33 % de coraux constructeurs de récifs,
- 26 % de mammifères,
- 13 % d’oiseaux.
11 mai 2020 : 31 030 espèces évaluées menacées d’extinction
D’après la mise à jour 2020 de la liste rouge de l’UICN, sur les 116 177 espèces évaluées dans le monde, 31 030 sont menacées de disparition. Les amphibiens sont particulièrement en danger puisque 41 % des espèces évaluées sont considérées comme menacées. Viennent ensuite les conifères (34 %), les coraux (33 %), les requins et raies (30 %), les mammifères (25 %) ou encore les oiseaux (14 %).
11 mai 2018 : 1342 espèces menacées de plus par rapport à 2017
A l’heure de la journée mondiale des espèces menacées 2018, notre planète dénombre désormais 25 841 espèces menacées, soit 1342 de plus qu’il y a un an. Parmi elles, un peu plus de 51 % (13 301) sont des espèces animales et 49 % (12 540) sont des plantes.
Cette année aura vu les grands herbivores et les chauves-souris décliner, les vaquitas se rapprocher encore un peu plus de l’extinction suite à l’échec du VaquitaCPR, 197 défenseurs de l’environnement et de la cause animale tués, de multiples cas d’empoisonnements de masse en Afrique comme en Amérique du Sud… mais également de bonnes nouvelles ! La Chine et Hong Kong ont par exemple voté l’interdiction de l’ivoire, cause principale du braconnage des éléphants, et en Europe, le Parlement a dit « non » au développement de la pêche électrique. De nombreux sanctuaires ont également vu le jour, comme cela a été le cas au Niger, et des réintroductions d’espèces qui avaient disparu localement ont été conduites avec un succès !
Toutes les études le montrent : du fait de la déforestation, de l’urbanisation, du réchauffement climatique et de bien d’autres activités anthropiques, la 6ème extinction de masse est plus que jamais là. Les conflits Homme-Faune vont en augmentant et, déjà, 748 espèces animales ont officiellement disparu sur Terre et 118 plantes ne seront plus jamais vues par nos enfants. S’il est trop tard pour ces dernières, il est encore possible d’agir pour inverser la tendance dans les prochaines décennies.
19 mai 2017 : entre bonnes nouvelles et nouvelles extinctions
En mai 2017, l’UICN répertorie 24 499 espèces menacées : 12 756 animales et 11 709 plantes. Combien d’autres déjà éteintes ? 745 animales et 116 florales, parmi lesquelles :
- Bos primigenius, l’auroch, éteint depuis 1627
- Prolagus sardus, le pika de Sardaigne, éteint depuis 1774
- Pinguinus impennis, le grand pingouin, disparu depuis 1852
- Dusicyon autralis, le loup des Falkland, disparu depuis 1876
- Psephotellus pulcherrimus, la perruche du paradis, éteinte depuis 1928
- Neomonachus tropicalis, le phoque moine des Caraïbes, disparu en 1952
- Incilius periglenes, le crapaud doré, éteint depuis 1989
Qui seront les prochains ? L’hirola, le totoaba, le vaquita ?
Toute l’année, la rédaction d’Espèces Menacées vous parle d’animaux risquant l’extinction. Heureusement, quelques heureux événements permettent de conserver de l’espoir : la réintroduction à Tahiti d’espèces d’escargots éteintes, la première naissance d’un oryx algazelle en milieu sauvage depuis 30 ans, l’augmentation du nombre de baleines grises, celle de la population de marmottes de Vancouver, etc.
En cette Journée internationale dédiée aux espèces menacées 2017, 68 justement n’existent déjà plus à l’état sauvage mais persistent toujours en captivité. C’est pour elles et pour toutes celles désespérément proches de cette situation qu’il faut continuer à protéger notre environnement, recycler nos déchets, réduire notre empreinte carbone, ne pas confondre plaisir de consommer et sur-consommation…
1 réponse to “La Journée mondiale des espèces menacées”
09.06.2020
Bitomwa Lukangyu OnesiphoreJe suis Conservateur et je lutte pour la diminution des menaces sur les espèces animales et végétales tropicales menacées d’extinction.
Nous faisons de l’éducation environnementale pour informer un grand public en milieux paysans au Sud Kivu,nous montrons aux gens ne pas brûler les étendues de végétation et de ne pas continuer avec le braconnage sous toutes les formes.