Le kiwi d’Okarito, surnommé Rowi à cause de son nom scientifique Apteryx rowi, est le plus petit des cinq kiwis de Nouvelle-Zélande et le plus rare également. Descendue jusqu’à 160 spécimens seulement, l’espèce va aujourd’hui mieux et s’éloigne doucement de l’extinction.
Le kiwi d’Okarito passé de quelques millions à 160 en 200 ans
Il y a seulement 200 ans, les kiwis, ces animaux endémiques de Nouvelle-Zélande, vivaient par millions dans toutes les forêts du pays. De nos jours, Apteryx rowi, le plus menacé d’entre eux, est visible – par les plus chanceux – dans le sud-ouest de l’île sud, dans la forêt d’Okarito, et dans les « Marlborough Sounds », des vallées submergées le long de la côte nord. Les associations se félicitent aujourd’hui que le kiwi d’Okarito, après être passé près de l’extinction, ait été retiré de la catégorie « nationally critical » de la liste des espèces menacées de Nouvelle-Zélande pour intégrer celle de « nationally vulnerable ». Sur la liste rouge de l’UICN, Apteryx rowi est considéré comme « en danger » d’extinction.
Comme son voisin le kakapo, les kiwis d’Okarito font partie de ces quelques oiseaux qui ne peuvent voler. Une faiblesse qui a bien failli être fatale à l’espèce quand les rats, fouines et chiens ont été introduits en Nouvelle-Zélande. L’espèce a touché le fond dans les années 90 en passant sous les 200 membres. Sans programme de protection, seulement 10 % des poussins de Rowi arrivent à l’âge adulte. Pour la moitié, les hermines sont en cause malgré la pose de plus de 3000 pièges dans la forêt d’Okarito. Nichant au sol et dotés d’une odeur très forte, les kiwis sont des proies faciles pour tous les prédateurs au nez aiguisé. Pourtant, l’espèce est aujourd’hui en croissance et ce succès est principalement l’œuvre du programme de conservation mis en place par les autorités néo-zélandaises. Remontée à 375 individus en 2011, la population est aujourd’hui estimée à 450 kiwis d’Okarito. C’était pourtant loin d’être gagné.
Un programme de conservation aujourd’hui bien huilé
Peu après 1995, l’opération « Nest Egg » est mise en place : elle consiste à collecter les œufs des kiwis d’Okarito en milieu naturel puis de les placer en incubateur jusqu’à éclosion. A l’âge de 3 à 4 semaines, les poussins sont transportés à la réserve naturelle de Willowbank où ils sont déjà autonomes, les rowi pouvant s’alimenter seuls dès la naissance. Plus âgés, ils sont transférés sur l’île de Motuara, dépourvue de prédateurs, ou sur Kaipupu Point, qui est devenue une nouvelle « crèche » pour jeunes kiwis en 2016. Les Rowi restent ainsi en sécurité dans ces réserves contrôlées jusqu’à l’âge d’un an / un an et demi, âge auquel ils atteignent en général le poids suffisant pour se défendre seuls. Ils effectuent alors leur dernier voyage vers leur site originel, dans le but de perpétuer l’espèce.
Ainsi, à l’été 2016, 22 kiwis d’Okarito adultes ont été introduits dans le sanctuaire d’Okarito Nord. Dans le même temps, 16 autres individus du même âge prenaient possession de l’île Blumine, dans les « Marlborough Sounds », le long de la côte nord. Divisée en deux populations distinctes, l’espèce est ainsi davantage protégée en cas d’épizootie ou de catastrophe climatique.
Par cet ingénieux procédé de transferts, la Nouvelle-Zélande a peut-être réussi à sauver une de ses espèces endémiques les plus menacées.
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