Dans le règne animal, la progéniture est produite via deux voies de reproduction principales : sexuelle, par la fécondation entre les gamètes mâles et femelles, et asexuée, lorsque la progéniture émerge d’un seul œuf non fécondé. La parthénogenèse est une forme de reproduction asexuée dans laquelle les femelles transmettent leurs gènes sans l’intervention d’un mâle.
Une nouvelle étude menée par l’Université de Lausanne en Suisse en collaboration avec l’Université de Cologne en Allemagne a révélé que la parthénogenèse peut affecter négativement l’évolution du génome des animaux qui la pratiquent, en réduisant la diversité génétique et en entraînant des problèmes d’adaptation.
« Le passage de la reproduction sexuée à la parthénogenèse s’est produit à plusieurs reprises chez les animaux, mais la manière dont la perte du sexe affecte l’évolution du génome reste mal comprise », écrivent les auteurs de l’étude. Grâce à des analyses génétiques de reproductions asexuées Timema (un genre de phasmes originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord qui comprend des espèces à reproduction sexuée et asexuée), les scientifiques ont découvert qu’à long terme, ces insectes ne peuvent pas transmettre des mutations bénéfiques aussi efficacement que leurs parents à reproduction sexuée.
Comme les humains et les autres animaux, Timema avoir un double jeu de chromosomes. La mesure dans laquelle ces deux génomes diffèrent est appelée « hétérozygotie ». Lors de la parthénogenèse, cette différence se perd et les deux copies du génome deviennent très similaires. Cela réduit la variabilité et conduit à des populations génétiquement uniformes, qui ont plus de mal à s’adapter à leur environnement.
« Les résultats montrent que l’échange génétique au cours de la reproduction sexuée favorise la vitesse d’adaptation et la diversité génétique des populations naturelles d’insectes », a déclaré le co-auteur de l’étude, le Dr Jens Bast, professeur d’écologie et d’évolution à l’université de Cologne.
« En utilisant des comparaisons sexuelles-parthénogénétiques répliquées, notre étude révèle comment l’absence de sexe affecte l’évolution du génome dans les populations naturelles, fournissant ainsi un soutien empirique aux conséquences négatives de la parthénogenèse prédites par la théorie », ont conclu les auteurs.
L’étude est publiée dans la revue Avancées scientifiques.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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