Une nouvelle étude menée par l’Université de Vienne a révélé que, à mesure que les chats ont été domestiqués au cours des 10 000 dernières années, la taille de leur cerveau a considérablement diminué. Selon les scientifiques, cette découverte ajoute une preuve supplémentaire à l’hypothèse connue sous le nom de « syndrome de domestication ».
Cette théorie soutient que la sélection naturelle pour la domestication conduit à la production de moins de cellules de la crête neurale dans le cerveau des animaux. Les cellules de la crête neurale sont liées à la peur et à l’excitabilité et leur réduction contribue probablement aux changements dans la taille du cerveau, les réponses au stress et la morphologie globale du corps.
Les scientifiques ont comparé la taille du crâne des chats domestiques (Felis catus) et plusieurs espèces de chats sauvages d’Afrique et d’Europe qui sont génétiquement liées aux espèces ancestrales à partir desquelles les chats domestiques ont évolué au cours des derniers millénaires. Ils ont découvert que les chats domestiques, ainsi que les hybrides de chats sauvages et domestiques, avaient un crâne (et donc un cerveau) plus petit que leurs homologues sauvages.
« Nos données indiquent que les chats domestiques ont en effet des volumes crâniens plus petits (ce qui implique des cerveaux plus petits) par rapport aux chats sauvages européens (Felis silvestris) et les ancêtres sauvages des chats domestiques, les chats sauvages d’Afrique (Felis Lybica), vérifiant les résultats plus anciens. Nous avons en outre constaté que les hybrides de chats domestiques et de chats sauvages européens ont des volumes crâniens qui se regroupent entre ceux des deux espèces parentales », ont rapporté les auteurs de l’étude.
Selon les chercheurs, la principale raison de la réduction de la taille du cerveau est le fait que les chats domestiques mènent une vie plus facile, dans un environnement plus confortable, tout en étant confrontés à beaucoup moins de menaces et de risques de la part des prédateurs.
Des études antérieures ont également montré une réduction similaire de la taille du cerveau chez d’autres mammifères domestiques, tels que les chiens ou les lapins, par rapport à leurs ancêtres sauvages.
Même le cerveau humain semble avoir rétréci au cours des 28 000 dernières années, étant actuellement cinq pour cent plus petit que celui des Néandertaliens. Les experts suggèrent que le passage progressif de chasseurs-cueilleurs, qui devaient faire face à un large éventail de menaces lors de leurs pérégrinations, à des agriculteurs sédentaires menant une vie plus paisible pourrait avoir contribué à cette réduction de la taille du cerveau.
L’étude est publiée dans la revue Science ouverte de la Royal Society.
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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