Une nouvelle étude menée par l’Université de la Ruhr à Bochum a examiné les capacités de mémoire des choucas.
Les experts ont découvert que, comme les humains, les choucas ont des souvenirs qui deviennent moins précis et plus biaisés à mesure que la charge de travail devient plus lourde.
Objet de l’étude
La recherche impliquait d’entraîner deux oiseaux à mémoriser avec précision les couleurs, en leur proposant différentes quantités de nourriture en fonction de la précision de leurs réponses.
Les chercheurs ont introduit des manipulations pour évaluer les exigences en matière de mémoire de travail, telles que la modification de la durée de rétention des couleurs ou l’obligation pour les oiseaux de mémoriser plusieurs couleurs simultanément.
La structure des récompenses a été conçue pour inciter les oiseaux à répondre avec une précision maximale.
Mémoire de travail
« La mémoire de travail (MW) est un élément crucial de la cognition supérieure des primates et des oiseaux chanteurs corvidés. Malgré son importance, la WM a une capacité très limitée et est vulnérable au bruit », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Chez les primates, la dynamique des attracteurs atténue l’effet du bruit en discrétisant les informations continues. Pourtant, on ne sait pas encore si une dynamique similaire est observée dans le cerveau des oiseaux.
« Ici, on montre des choucas (Corvus monédula) ont des préjugés comportementaux similaires à ceux des humains ; les souvenirs sont moins précis et plus biaisés à mesure que les demandes de mémoire augmentent.
Surcharge cognitive
Les chercheurs ont constaté une baisse des performances des oiseaux lorsque leur mémoire de travail était soumise à des exigences plus élevées.
« Le fonctionnement de la mémoire de travail peut être observé, par exemple, dans les défis rencontrés par le personnel de service qui doit mémoriser des commandes importantes », a déclaré l’auteur principal Aylin Apostel, biologiste à Bochum.
Souvenir généralisé
Semblables aux humains, les choucas présentaient une précision réduite et une propension à des représentations biaisées face à des demandes accrues de mémoire de travail.
Cela s’est traduit par des souvenirs moins précis et biaisés, analogues à un serveur livrant deux lattés au lieu d’un latte macchiato et d’un cappuccino, en raison d’exigences accrues en matière de mémoire de travail conduisant à un souvenir plus généralisé.
Dynamique de l’attracteur
Les chercheurs ont mis en évidence la dynamique des attracteurs comme principe biologique fondamental régissant ce phénomène.
« La dynamique des attracteurs agit comme un principe fondamental dans le cerveau des corvidés et des primates, qui dirige finalement les souvenirs vers des catégories spécifiques », a expliqué l’auteur principal Jonas Rose.
Ce mécanisme biaise les représentations de la mémoire, améliorant ainsi les performances globales de la mémoire malgré une réduction de la précision.
De manière significative, ce principe s’est avéré tout aussi efficace dans le cerveau des corvidés que dans celui des primates, malgré leurs chemins évolutifs divergents, suggérant l’existence d’un principe biologique fondamental pour une utilisation efficace de la mémoire de travail.
Implications de l’étude
En comparant les primates et les choucas, l’étude offre un aperçu de l’évolution et de l’adaptabilité de la mémoire de travail.
« La découverte de principes communs dans différents cerveaux offre des approches prometteuses pour le développement ultérieur de modèles généralement valables expliquant le fonctionnement cognitif des animaux et des humains », a conclu Apostel.
L’étude approfondit non seulement notre compréhension de la cognition aviaire, mais fournit également une base pour développer des modèles complets permettant d’élucider le fonctionnement cognitif de diverses espèces.
La recherche est publiée dans la revue Nature Communications Biologie.
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