Selon une nouvelle étude, les larves d’insectes utilisaient déjà des tactiques de défense sophistiquées au Crétacé il y a environ 100 millions d’années.
Cette découverte, issue d’analyses détaillées de fossiles d’ambre birman, met en évidence l’émergence précoce de diverses stratégies de survie parmi ces minuscules créatures, essentielles encore aujourd’hui à nos écosystèmes.
Le rôle crucial des larves d’insectes
Les larves d’insectes jouent un large éventail de rôles écologiques, notamment ceux de prédateur et de proie. Ils sont essentiels au maintien de la santé des écosystèmes et de la biodiversité.
Les larves d’insectes jouent un rôle déterminant dans la décomposition des matières mortes et du bois, contribuant ainsi de manière significative à la formation des sols et au recyclage des éléments essentiels. De plus, ils constituent la principale source de nourriture pour les oiseaux, les poissons, les mammifères et autres insectes.
Mécanismes de défense
Face à la menace constante de prédation, de nombreuses larves d’insectes ont développé toute une série de mécanismes de défense.
Il s’agit notamment de caractéristiques physiques telles que les épines et les poils, ainsi que de stratégies comportementales telles que le camouflage et la dissimulation. Au fil des millions d’années, cela a conduit à toute une gamme d’adaptations visant à survivre.
Larves d’holométabolan
Une étude collaborative menée par LMU, l’Université de Greifswald et l’Université de Rostock apporte un nouvel éclairage sur les premières stratégies de défense utilisées par les larves d’Holometabolan. Ce groupe comprend les insectes qui subissent une métamorphose complète aux stades œuf, larve, pupe et adulte.
« Les larves d’holométabolisme constituent une part importante de la biomasse animale et une source de nourriture importante pour de nombreux animaux. De nombreuses larves ont développé des stratégies anti-prédateurs et certaines d’entre elles peuvent même être reconnues dans les fossiles », ont noté les chercheurs.
Objet de l’étude
La recherche s’est concentrée sur des larves d’holométaboles bien conservées dans l’ambre Kachin du Myanmar, vieux de 100 millions d’années. L’équipe a analysé ces fossiles pour identifier les spécialisations défensives et également pour mieux comprendre le comportement des anciens prédateurs et proies.
« À partir du Crétacé, les ambres commencent à ouvrir une fenêtre sur les formes larvaires d’Holometabola dans le passé, d’une manière presque réaliste. Bien qu’il existe des ambres plus anciens, ceux-ci n’incluent jusqu’à présent pas de larves d’holométabolisme », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Parmi les différents ambres du Crétacé, l’ambre Kachin, trouvé au Myanmar et âgé d’environ 100 millions d’années, a été particulièrement productif en fournissant des exemples de larves holométaboliennes qui possèdent différents types de structures anti-prédateurs ou permettent de déduire des types de comportement anti-prédateurs. .»
Résultats notables
En examinant les fossiles exceptionnellement préservés, les chercheurs ont déterminé que les mécanismes anti-prédateurs étaient déjà très variés au Crétacé.
« Un exemple particulièrement spectaculaire est de loin la larve de mouche scorpion la plus ancienne découverte, qui est le deuxième fossile jamais découvert à avoir des poils spéciaux sur le dos pour attacher du matériel de camouflage », a déclaré le professeur Carolin Haug, auteur principal de l’étude.
« En outre, je pourrais mentionner les larves de tenthrèdes qui vivaient dans les feuilles et y créaient des tunnels lorsqu’elles se frayaient un chemin à travers la fine couche de l’intérieur des feuilles. »
Pressions évolutives
Cette recherche marque une avancée significative dans notre compréhension des anciennes larves d’insectes et de leurs stratégies de survie, offrant un aperçu des pressions évolutives qui ont façonné les insectes que nous voyons aujourd’hui.
« L’évolution indépendante et répétitive de stratégies similaires dans des lignées éloignées indique que plusieurs stratégies ont évolué de manière convergente en raison de pressions sélectives similaires », ont noté les chercheurs.
Implications pour la compréhension de la biodiversité
« Observer la diversité du passé ainsi que l’émergence et la disparition de diverses morphologies nous aide à mieux comprendre ces processus, ce qui est particulièrement important au vu de la crise actuelle de la biodiversité », a déclaré le professeur Haug.
L’étude révèle non seulement l’ancienne diversité des stratégies défensives des larves d’insectes, mais contribue également à une compréhension plus large des processus évolutifs.
« Un point à souligner est que même si nous voyons de nombreuses stratégies anti-prédateurs que nous connaissons à partir des composants de la faune moderne, elles ne sont pas nécessairement mises en œuvre par des formes directement liées. Au lieu de cela, il semble que de nombreuses stratégies aient évolué de manière répétitive et indépendante en raison d’une évolution convergente », ont écrit les auteurs de l’étude.
« Une telle tendance indique qu’il existe des stratégies particulièrement efficaces qui ont été employées par de nombreuses lignées, ainsi que par de nombreuses lignées modernes, et qui ont évolué de manière répétitive. En revanche, il existe également des stratégies plus rares, notamment chez les holométaboliens.
L’étude est publiée dans la revue iScience.
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