Une étude inédite publiée dans la revue Bulletin de la société de la faune a révélé que le rétablissement des populations de pygargues à tête blanche est considérablement entravé par l’exposition à des fragments de munitions au plomb. Ces restes toxiques, trouvés dans les tas d’intestins de gibier sauvage et les parties de carcasse laissées par les chasseurs, empoisonnent les pygargues à tête blanche et augmentent leur vulnérabilité à des menaces supplémentaires.
Krysten L. Schuler est professeur de recherche adjoint à l’Université Cornell et chercheur principal de l’étude, qui a reçu un financement de la Morris Animal Foundation.
« Les pygargues à tête blanche sont une espèce américaine emblématique », a déclaré le professeur Schuler. « Malgré le rebond apparent de la population grâce à d’importants efforts de conservation, nos travaux ont montré que le plomb environnemental rend malade et tue les pygargues à tête blanche à un tel degré qu’il rend les populations vulnérables à d’autres menaces telles que la grippe aviaire ou le développement de l’énergie éolienne. »
Résilience réduite chez les pygargues à tête blanche
Ce qui distingue cette étude des recherches précédentes est sa méthodologie innovante développée par la mathématicienne Brenda Hanley, experte en démographie des populations.
L’approche de Hanley a utilisé des données provenant de sept États du nord-est pour dresser un tableau complet de l’impact de l’empoisonnement au plomb sur les pygargues à tête blanche. Les résultats ont confirmé que si l’empoisonnement au plomb n’a pas complètement stoppé le rétablissement des populations d’aigles, il a considérablement réduit leur résistance à d’autres adversités.
Le généreux soutien de la Morris Animal Foundation a joué un rôle central dans la réalisation de l’étude. Ce soutien a permis à l’équipe de recherche d’intégrer Hanley et de créer le nouvel outil de modélisation qui était essentiel pour résoudre ces problèmes complexes, en particulier avec des données limitées.
Croissance démographique ralentie
Kevin Hynes, biologiste de la faune pour la Division de la pêche et de la faune de New York et chercheur impliqué dans l’étude, a souligné que l’empoisonnement au plomb a longtemps été identifié comme une cause prévalente de décès d’aigles, représentant plus de dix pour cent des décès de pygargues à tête blanche.
Cependant, la nouvelle approche de modélisation introduite par Hanley a permis aux chercheurs de reconnaître que l’empoisonnement au plomb n’est pas seulement une cause de décès, mais qu’il freine également la croissance continue des populations d’aigles.
« Il s’agit d’un problème environnemental avec une solution actuellement disponible et de faible technologie : un simple passage à des munitions sans plomb pour la chasse éliminera les fragments de munitions en plomb dans les piles de boyaux et les parties de carcasse, les rendant indisponibles pour les aigles et autres charognards », a suggéré Hynes. .
En exposant l’effet pernicieux des munitions au plomb sur la survie et la résilience des populations de pygargues à tête blanche, cette étude met en évidence la nécessité d’une réévaluation des pratiques de chasse. Il propose finalement un passage aux munitions sans plomb comme une mesure simple mais efficace pour protéger les pygargues à tête blanche contre la menace mortelle de l’empoisonnement au plomb.
En savoir plus sur les munitions au plomb et la faune
L’utilisation de munitions au plomb dans la chasse et son impact ultérieur sur la faune est un sujet de préoccupation croissante parmi les scientifiques et les défenseurs de l’environnement. Le plomb est un métal lourd toxique qui, une fois introduit dans l’environnement, peut avoir des effets délétères sur les écosystèmes terrestres et aquatiques.
Lorsque les chasseurs utilisent des munitions au plomb pour chasser le gibier, il en résulte souvent des fragments de plomb restant dans les restes de boyau ou dans les parties de carcasse jetées. Les charognards, y compris les oiseaux prédateurs et charognards tels que les pygargues à tête blanche, les vautours et les condors, peuvent ingérer ces fragments de plomb tout en se nourrissant de ces restes. Cela peut provoquer un empoisonnement au plomb, une maladie grave associée à de nombreux problèmes de santé et même à la mort des animaux touchés.
Empoisonnement au plomb
L’empoisonnement au plomb chez les animaux sauvages entraîne généralement de graves complications physiologiques, notamment des dommages neurologiques, des problèmes de reproduction et un système immunitaire affaibli. Ce ne sont pas seulement les oiseaux qui sont touchés; les mammifères aussi peuvent subir ces effets lorsqu’ils ingèrent des particules de plomb présentes dans leur environnement ou leurs proies.
La recherche a montré que l’empoisonnement au plomb a contribué de manière significative aux taux de mortalité de diverses espèces d’oiseaux. Par exemple, une étude publiée dans la revue « Wildlife Society Bulletin » a révélé que l’empoisonnement au plomb par des fragments de munitions causait non seulement des maladies et des décès chez les pygargues à tête blanche, mais réduisait également leur capacité à résister à d’autres menaces, entravant la croissance continue de leur populations.
Impacts écologiques généralisés
De plus, les fragments de munitions au plomb dans l’environnement peuvent se dissoudre lentement au fil du temps dans le sol et l’eau. Ce processus libère du plomb dans l’environnement, où il peut entrer dans la chaîne alimentaire et potentiellement affecter un large éventail d’organismes, entraînant ainsi un impact écologique plus étendu.
Reconnaissant ces menaces, certaines régions ont mis en place des restrictions ou des interdictions sur l’utilisation de munitions au plomb pour la chasse. Les alternatives aux munitions au plomb, telles que les balles en cuivre ou en acier, sont tout aussi efficaces pour la chasse, et nettement moins nocives pour l’environnement et la faune non ciblée.
Le passage aux munitions sans plomb est non seulement une solution viable, mais également nécessaire pour prévenir la perte continue d’animaux sauvages due à l’empoisonnement au plomb et pour garantir des écosystèmes plus sains. Ce numéro met en évidence les interconnexions dans la nature et souligne que les actions entreprises dans un domaine (comme les pratiques de chasse) peuvent avoir des impacts considérables sur la faune et la santé globale de notre environnement.
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