Une étude récente menée par l’Université de Durham a révélé un phénomène intrigant mais préoccupant concernant la façon dont les oiseaux nicheurs européens se sont adaptés au changement climatique au cours des trois dernières décennies.
Contrairement aux attentes initiales, ces espèces aviaires ont montré une réponse plus lente aux changements climatiques, offrant un aperçu potentiel des défis et des complexités de la migration et de la survie des espèces dans un environnement en évolution rapide.
Objet de l’étude
Les chercheurs ont découvert que l’aire de répartition géographique des oiseaux nicheurs européens s’est déplacée à un rythme moyen de 2,4 km par an au cours des 30 dernières années.
Cette découverte est particulièrement importante si l’on considère que le changement prévu basé sur les seuls changements climatiques aurait dû être environ 50 % plus rapide. Ces résultats soulignent donc à quel point la migration de ces espèces s’est écartée des prédictions théoriques.
La méthodologie de l’étude consistait à analyser les données de deux atlas européens de répartition des oiseaux publiés à 30 ans d’intervalle.
Une découverte intrigante de l’étude était que les événements locaux de colonisation et d’extinction parmi les espèces n’étaient pas fortement impactés par les changements climatiques entre les deux périodes d’enquête. Au lieu de cela, ils ont été principalement influencés par les conditions climatiques au moment des premières enquêtes.
Des réponses fascinantes
Le professeur Stephen Willis du Département des biosciences de l’Université de Durham, l’un des responsables de l’étude, a fourni une interprétation complète de ces résultats.
« Nos résultats indiquent peut-être deux réponses fascinantes au changement climatique récent », a expliqué Willis. « D’une part, nous constatons des « retards de colonisation » où les espèces ne parviennent pas à suivre l’amélioration des climats, potentiellement en raison de l’indisponibilité d’habitats appropriés ou de proies dans de nouveaux endroits. D’un autre côté, nous assistons à moins d’extinctions dans les zones où nous les avions anticipées, indiquant potentiellement des « dettes d’extinction ».
Willis a développé plus avant le concept de «dettes d’extinction», se référant à des situations où les espèces persistent dans des zones aux conditions climatiques défavorables, en raison des effets de décalage dans le temps dans leurs habitats préférés changeant.
Implications de l’étude
Une révélation importante de l’étude a été l’importance de maintenir des réseaux de populations locales, à la fois pour minimiser les extinctions et pour rendre les populations plus résistantes aux impacts du changement climatique.
« Le rôle important des facteurs non climatiques dans la modification des changements d’aire de répartition montre que le climat n’est qu’un facteur parmi d’autres ayant un impact sur les populations d’oiseaux nicheurs européens », a déclaré la première auteure de l’étude, la Dre Christine Howard. Elle a également mis en garde contre des facteurs tels que la persécution, qui continuent de causer des problèmes majeurs à de nombreuses espèces.
Le Dr Sergi Herrando, qui a dirigé la collecte des données pour le dernier atlas de distribution, a souligné la contribution inestimable des données d’enquête coordonnées dans de nombreux pays. « Le travail présenté ici souligne la manière dont ces données, collectées auprès d’un nombre impressionnant de 120 000 travailleurs sur le terrain, peuvent être utilisées pour mieux comprendre les causes des pertes et des gains d’espèces », a déclaré le Dr Herrando.
Les résultats de cette recherche, publiés dans la revue Communication Nature, sont non seulement instructifs pour la communauté scientifique, mais ont également des implications considérables pour les efforts de conservation. Financée en partie par le National Environment Research Council, l’étude constitue un élément essentiel de la recherche et de l’innovation au Royaume-Uni, contribuant à notre compréhension de la façon dont le changement climatique influence la biodiversité.
Oiseaux nicheurs européens
Il existe de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs en Europe, du commun au rare et en voie de disparition. Ils englobent une grande variété d’habitats, notamment des forêts, des zones humides, des prairies, des montagnes et même des zones urbaines.
Des exemples bien connus
Merle d’Europe
C’est l’un des oiseaux européens les plus célèbres. Ils sont petits, souvent trouvés dans les jardins et sont identifiables par leur poitrine rouge distinctive.
Hirondelle rustique
Connues pour leurs longues migrations, les hirondelles rustiques se reproduisent à travers l’Europe et volent vers le sud en Afrique pour l’hiver. Ils ont un beau dos bleu-noir et une gorge brun rougeâtre.
Pinson des arbres
Ce sont des oiseaux de jardin communs dans toute l’Europe. Les mâles sont de couleur vive, avec une calotte bleu-gris, des joues et une poitrine roses et un croupion verdâtre.
Chardonneret élégant
Ce sont de petits oiseaux avec un visage rouge distinctif, une tête noire et blanche, des parties supérieures brun chaud et des parties inférieures blanches avec des flancs et des taches de poitrine chamois.
Mésange bleue
Connus pour leur plumage bleu et jaune, ce sont des oiseaux de jardin populaires que l’on voit souvent aux mangeoires.
Merle noir
Ces oiseaux sont entièrement noirs chez les mâles avec un cercle oculaire et un bec jaunes, tandis que les femelles sont brunes. Ils sont communs dans les jardins et les zones boisées.
Épervier eurasien
Petit rapace, on le trouve dans les bois et parfois dans les jardins. Les mâles ont le dos et les ailes gris bleuâtre et des barres brun orangé sur la poitrine et le ventre, tandis que les femelles sont plus grandes avec le dos et les ailes bruns.
Cigogne Blanche
Célèbres pour leurs habitudes de nidification, ils construisent de grands nids de bâton dans les arbres ou sur les bâtiments et autres structures. Ils sont blancs avec des rémiges noires et un bec et des pattes rouges.
Guêpier d’Europe
Oiseau aux couleurs vives que l’on trouve dans le sud de l’Europe, il niche sur des berges sablonneuses, généralement près des rives des rivières, où il creuse un tunnel et pond ses œufs.
Macareux moine
Cet oiseau de mer se reproduit en grandes colonies sur les falaises côtières ou les îles au large, pondant ses œufs dans des terriers ou des crevasses.
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