Les oursins ressemblent à des excroissances épineuses du fond de l’océan, mais ce sont en fait des organismes vivants, faisant partie d’un groupe d’animaux appelés échinodermes (la même famille à laquelle appartiennent les étoiles de mer et les dollars des sables). Même si pour un observateur occasionnel, ils peuvent sembler sédentaires, le mouvement est une partie importante de l’écologie de cet animal, et donc une partie importante des écosystèmes côtiers.
Une nouvelle étude de l’Université de Barcelone quantifie l’importance des relations prédateur-proie de ces créatures marines épineuses.
L’auteur principal de l’étude, le Dr Jordi Pagès et ses collègues, ont soumis des oursins captifs à l’odeur de l’un de leurs principaux prédateurs, l’escargot de mer. Troncicule hexaplexpuis ont observé leurs réactions pendant plusieurs heures.
Lorsqu’ils ont senti l’odeur du danger, les oursins ont décollé à une vitesse de 15 centimètres par minute (près du double de leur rythme tranquille habituel de 8 centimètres par minute). Plutôt que de serpenter et d’errer, les oursins se déplaçaient également en ligne droite.
« En bref, les oursins peuvent percevoir la chimie de leurs prédateurs et réagir instantanément en modifiant leurs schémas de mouvement. Autrement dit, ils craignent les prédateurs et réagissent en conséquence. Cette réponse, cohérente et homogène chez tous les individus, a un sens adaptatif », explique le Dr Pagès.
« Cela nous fait penser que, tout comme il existe des schémas de mouvement optimaux pour trouver de la nourriture, il existe des mouvements optimisés pour échapper aux prédateurs. » Ce phénomène n’est pas nouveau, note le Dr Pagès, car « il existe des traces fossiles d’échinoïdes dans les sédiments marins qui suggèrent que les mouvements complexes de ces oursins ont eu lieu il y a plus de 50 millions d’années ».
Même dans la voie lente, la danse complexe des prédateurs et des proies est importante à comprendre pour les écologistes qui tentent de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes océaniques.
« Notre étude montre que si une espèce aussi simple que l’oursin est capable de réagir de manière aussi claire face à un prédateur, il vaut la peine d’ajouter cette complexité aux modèles prédateur-proie », conclut le Dr Pagès.
« Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons prédire la capacité de coexistence des populations de prédateurs et de proies et comprendre la dynamique des populations dans la nature. »
L’étude est publiée dans la revue Écologie du mouvement.
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Par Calum Vaughan, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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