Des chercheurs de l’Université de Lund en Suède ont découvert que lorsque les abeilles consomment le pesticide Clothianidine sur les fleurs de colza, elles se déplacent plus lentement que les abeilles non exposées. Les experts ont également constaté que les fraises pollinisées par les abeilles affectées sont plus petites.
« Nous avons étudié des abeilles qui ont ingéré de la Clothianidine, un pesticide qui était auparavant utilisé dans le colza pour lutter contre les altises. Notre étude indique que la substance a ralenti les abeilles et a altéré leur capacité à polliniser les fleurs de fraisier », a expliqué l’auteur principal de l’étude, Lina Herbertsson.
Les chercheurs ont mené une expérience en utilisant 12 cages extérieures contenant des abeilles et des plants de colza. La moitié des cages contenait des plants de colza traités à la Clothianidine, et l’autre moitié n’était pas traitée avec le pesticide.
Les abeilles dans les conteneurs traités ont mis plus de temps pour visiter le même nombre de fleurs de colza que les abeilles non exposées. Lorsqu’ils ont pesé les fraises pollinisées par les abeilles, les chercheurs ont déterminé que les fraises pollinisées par les abeilles exposées pesaient moins.
« Des études antérieures ont montré que la Clothianidine affecte négativement les abeilles sauvages en termes de vitesse de recherche de nourriture, de développement et de reproduction. Nos résultats indiquent que cela peut également altérer la capacité des abeilles à polliniser les fleurs de fraisier », a déclaré Herbertsson.
Bien que l’étude soit importante, les auteurs se gardent bien de tirer des conclusions hâtives. « Dans notre étude, nous n’avons pas identifié la cause du poids inférieur des fraises, et après avoir réalisé une seule étude dans des circonstances assez particulières, nous ne savons pas non plus s’il s’agit d’une tendance générale », a expliqué Herbertsson.
« Bien que la Clothianidine soit désormais interdite, d’autres substances qui affectent le système nerveux des insectes de la même manière l’ont en partie remplacée. Il est donc de la plus haute importance de poursuivre ces recherches et d’étudier comment ces substances affectent le comportement et la pollinisation des abeilles.
Cette étude est à retrouver dans la revue PLoS UN.
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Par Erin Maugrey , Espèces-menacées.fr Rédacteur
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