Selon l’Environmental Protection Agency (EPA), l’agriculture contribue à 9,6 pour cent aux émissions de gaz à effet de serre des États-Unis et à environ 36 pour cent des émissions de méthane, qui sont produites en grande partie par l’élevage. Les scientifiques savent depuis longtemps que les émissions de méthane provenant du bétail contribuent grandement au changement climatique. Lorsque les vaches digèrent leurs aliments par un processus appelé « fermentation entérique », elles libèrent du méthane (un puissant gaz à effet de serre capable de piéger d’énormes quantités de chaleur dans l’atmosphère), principalement par leurs rots.
Aujourd’hui, la société de données environnementales GHGSat a réussi pour la première fois à mesurer – en utilisant trois puissants satellites à haute résolution en orbite à 300 milles au-dessus de la Terre – les émissions de méthane provenant des rots de vaches dans un parc d’engraissement de bétail dans la vallée de Joaquin en Californie. La Californie abrite 1,4 million de vaches, ce qui représente la plus grande source d’émissions de méthane liées au bétail dans le pays.
Étant donné que les émissions de méthane d’origine agricole sont généralement difficiles à mesurer et que des mesures précises sont nécessaires pour fixer des objectifs de réduction exécutoires pour l’industrie de la production bovine, cette utilisation révolutionnaire des données satellitaires constitue une avancée significative dans le contrôle de ces émissions nocives.
Selon Brody Wight, directeur commercial de GHGSat, c’est la première fois que les scientifiques peuvent utiliser l’imagerie satellite pour donner une idée précise de la quantité de méthane émise par l’élevage de bétail.
«Cela repousse vraiment les limites de nos capacités», a déclaré Wight. « Ce qui est unique chez nous, c’est que nous pouvons vraiment atteindre la source » de ces émissions, en zoomant sur des parcs d’engraissement spécifiques. Chaque satellite a survolé une zone spécifique pendant environ 20 secondes, prenant un « instantané » rapide des émissions.
Les mesures ont révélé que la quantité de méthane détectée par les satellites dans un seul parc d’engraissement entraînerait 5 116 tonnes d’émissions de méthane, si elle était maintenue pendant un an. Si ce méthane était capté, il pourrait alimenter plus de 15 000 maisons. À l’avenir, une surveillance régulière avec de tels satellites pourrait fournir des estimations fiables de l’évolution des émissions au fil du temps, permettant ainsi aux agriculteurs de tester l’impact de différents régimes alimentaires sur les émissions de méthane des vaches.
—
Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
0 réponse à “Les satellites détectent les émissions de méthane provenant des rots des vaches”