L’exploitation des animaux sauvages pour la médecine traditionnelle est un sujet de préoccupation majeure dans le monde entier. Depuis des milliers d’années, les animaux sauvages ont été utilisés pour traiter une variété de maladies dans différentes cultures et régions. Cependant, cette pratique est devenue de plus en plus controversée en raison de son impact sur la faune mondiale.
Usage des ingrédients issus d’animaux dans la médecine traditionnelle
La médecine traditionnelle chinoise (MTC) est probablement la forme de médecine la plus connue qui utilise des ingrédients issus d’animaux. Généralement, les espèces les plus utilisées dans la MTC sont :
- Tigres ;
- Ours ;
- Rhinocéros.
La corne de rhinocéros est souvent utilisée comme remède pour la fièvre et les maux de tête, tandis que la bile d’ours est utilisée pour traiter les troubles du foie. Les tigres sont également utilisés pour traiter une variété de maladies, y compris les douleurs articulaires.
Le braconnage des tigres est particulièrement préoccupant. Selon la Wildlife Conservation Society (WCS), il ne reste que 3 900 tigres sauvages dans le monde. De plus, la demande croissante de produits à base de tigre dans la MTC a entraîné une augmentation de la chasse illégale et du commerce de tigres en Asie.
Le braconnage des rhinocéros est un problème majeur en Afrique du Sud, où les rhinocéros blancs et noirs sont chassés pour leur corne. La corne de rhinocéros est considérée comme un symbole de statut et est habituellement utilisée dans la MTC pour ses prétendues propriétés curatives.
En plus des animaux sauvages, de nombreuses plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle. Par exemple, l’amygdalina amère (aussi connue sous le nom de feuille de Vernonia) est souvent utilisée en Afrique pour traiter la malaria et d’autres maladies. Cependant, la surutilisation de ces plantes peut également menacer la conservation de certaines espèces végétales.
Effets du phénomène sur la faune mondiale
Bien que certaines pratiques de la médecine traditionnelle puissent avoir des avantages pour la santé, l’utilisation d’animaux sauvages soulève des préoccupations majeures pour la protection de la faune mondiale. Les chimpanzés, par exemple, sont couramment utilisés dans la recherche sur les maladies et les parasites en raison de leur similitude génétique avec les humains. Malheureusement, la capture et la mort de ces primates menacent la survie de cette espèce déjà menacée.
En outre, de nombreux animaux sauvages sont capturés et gardés dans des conditions cruelles pour fournir des ingrédients pour les médicaments traditionnels. La bile d’ours, par exemple, est extraite des ours captifs dans des fermes d’ours en Chine. Les ours sont maintenus dans des cages étroites et souffrent de maladies et de malnutrition. Des enquêtes ont montré que les ours sont souvent maltraités lors de l’extraction de leur bile, ce qui peut causer des douleurs et des infections.
Malheureusement, malgré les efforts de conservation, l’utilisation d’animaux sauvages dans la médecine traditionnelle reste répandue dans de nombreux pays du monde.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 80 % de la population dans les pays en développement utilise la médecine traditionnelle comme principale forme de soins de santé. Bien que l’OMS soutienne l’utilisation rationnelle et sûre de la médecine traditionnelle, elle a également mis en garde contre l’utilisation de produits à base d’animaux menacés d’extinction.
Solutions pour réduire l’exploitation des animaux sauvages
Pour répondre à ces préoccupations, de nombreuses organisations internationales de conservation et de protection de la faune sauvage travaillent pour promouvoir la conservation et la protection des espèces animales menacées par l’exploitation pour la médecine traditionnelle. La Wildlife Conservation Society, par exemple, travaille avec les gouvernements et les communautés locales pour sensibiliser aux dangers du braconnage et encourager la protection de la faune sauvage. De même, TRAFFIC, une organisation de surveillance du commerce des espèces sauvages, travaille pour mettre fin au commerce illégal d’espèces sauvages utilisées dans la médecine traditionnelle.
Enfin, l’industrie pharmaceutique explore également des alternatives durables pour remplacer les ingrédients animaux dans la médecine traditionnelle. Des recherches ont montré que certaines plantes pourraient avoir des propriétés curatives similaires à celles des ingrédients animaux. Les produits dérivés des plantes pourraient offrir des alternatives sûres et durables pour la production de médicaments.
L’exploitation des animaux sauvages pour la médecine traditionnelle est un sujet de préoccupation mondiale majeur. Bien que la médecine traditionnelle puisse avoir des avantages pour la santé, l’utilisation d’animaux sauvages soulève des préoccupations pour la protection de la faune sauvage. Les organisations de conservation et de protection de la faune sauvage travaillent pour sensibiliser aux dangers de l’utilisation des animaux sauvages dans la médecine traditionnelle et promouvoir des alternatives durables et sûres. En fin de compte, la promotion de la conservation de la faune sauvage est essentielle pour garantir un monde durable et sain pour les humains et les animaux.
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