Coincé entre deux mastodontes du continent asiatique, l’Inde et la Chine, le Népal est en passe de réussir un pari dont bien peu peuvent se vanter. En 2010, 13 pays réunis lors d’un « Tiger Summit » se donnaient pour objectif de doubler la population de tigres de leur pays respectif d’ici 2022. Après seulement huit ans, le Népal a déjà presque atteint cet objectif.
Le Népal a annoncé avoir doublé sa population de tigres sauvages
Le tigre du Bengale – Panthera tigris tigris – est une des neuf sous-espèces de tigre que compte encore aujourd’hui l’Asie. Classée « en danger d’extinction » (EN) par l’UICN, c’est aussi celle que l’on retrouve principalement en Inde, dont il est d’ailleurs l’animal national depuis 1973. C’est également l’espèce qui vit au Népal, et notamment dans le parc national de Chitwan, l’un des sites où le pays a effectué son recensement national entre novembre 2017 et avril 2018. Grâce aux pièges photographiques et aux analyses de déjections et de poils récoltés, les autorités se sont trouvées en mesure de comptabiliser le nombre de tigres du pays. S’ils étaient au nombre de 121 en 2009 puis de 198 quatre ans plus tard, le Népal compterait début 2018 environ 235 tigres. Un chiffre incroyable puisqu’il équivaut à une augmentation de 100 % en moins de 10 ans. En 2016, le Népal projetait d’atteindre une population de 225 tigres en 2030. Douze ans plus tôt que prévu, il en compte 10 de plus !
Cette réussite est le résultat du Plan d’action de conservation du tigre du Népal ainsi que l’a annoncé le secrétaire du Ministère des Forêts et de l’Environnement lors de la Journée de conservation nationale qui avait lieu ce dimanche 23 septembre.
Si les chiffres mondiaux ne sont pas encore connus, le WWF annonçait en 2016 lors du Global Tiger Forum (GTF) 3 890 animaux à l’état sauvage, soit 690 de plus qu’en 2010.
Le Népal et les rhinocéros unicornes
En termes de conservation animale, le Népal n’en est pas à sa première victoire. Les bonnes nouvelles concernent également les rhinocéros indiens, aussi appelés unicornes. D’après de récents recensements, il existerait plus de 3 500 rhinocéros indiens en Inde et au Népal, alors qu’ils n’étaient que 200 un siècle plus tôt. Le Népal à lui tout seul en comptait 645 en 2016 et projetait d’atteindre une population de 783 en 2030. Comment ? Le pays aurait réussi à éradiquer le braconnage, à court terme en tout cas. De mai 2017 à mai 2018, aucun rhinocéros n’a été victime de chasse illégale dans le pays. Un record répété plusieurs fois depuis 2011. Dans le parc national de Chitwan toujours, la population de rhinocéros indiens était de 605 animaux en avril 2018. Le dernier rhinocéros unicorne à y avoir été abattu par un braconnier remonte à avril 2017. Ce triste événement marquait la fin d’une période de trois ans sans chasse illégale. En réponse à ce méfait, les autorités avaient brûlé plus de 4 000 morceaux de corps provenant d’animaux braconnés dont des tigres du Bengale et des rhinocéros indiens.
Parallèlement aux efforts déployés pour les tigres et les rhinocéros, le pays a mis fin à la tradition des ours dansants, qui consistait à forcer des plantigrades à danser pour divertir. Rangila et Sridevi, les deux derniers ours dansants du Népal, ont ainsi été libérés avec l’aide de la police par des associations de protection animale en décembre 2017.
par Cécile Arnoud
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