La Nouvelle-Calédonie vient de dévoiler le plan de gestion du Parc naturel de la mer de Corail, une aire marine protégée créée il y a quatre ans. L’archipel possède près de 30 % des récifs « pristine », c’est-à-dire quasi-intacts, de la planète et met l’accent sur la protection de sa vie marine.
Protection des récifs et classement en réserve naturelle des lagons
D’après WWF, 45 % des récifs de la planète sont morts ou gravement menacés alors même qu’ils abritent un tiers des espèces marines connues. Dans ce contexte, le plan de gestion dévoilé le 14 août par le gouvernement calédonien prend toute son importance. Au travers de trois décrets, l’archipel entend mettre en place une politique de conservation exemplaire pour la faune et flore marines qui vivent sur les 1,3 million de km² qui constituent le Parc naturel de la mer de Corail, créé en 2014.
Le premier décret classe les récifs de Pétrie et Astrolabe mais également une partie du récif de Chesterfield, de celui de Bellona et d’Entrecasteaux en réserves intégrales, soit 6 000 km² en tout. Cette expression, peu utilisée en France, désigne une portion d’un parc national au sein duquel l’Homme et ses activités sont exclus. « Seuls des scientifiques sont autorisés à y pénétrer afin de mesurer l’évolution du milieu sans perturbation d’origine anthropique », comme l’explique Lionel Laslaz, maître de conférences en géographie à l’université de Chambéry. Une partie du Parc national des Ecrins est également classée « réserve intégrale ».
Le second décret réglemente le tourisme professionnel au sein du Parc naturel de la mer de Corail. Interdit sur les sites classés réserves intégrales, il sera autorisé sous conditions et limité ailleurs.
Le troisième arrêté instaure un plan d’action pour les années 2018-2022 pour les lagons inscrits au Patrimoine mondiale de l’Unesco en 2008, dont les atolls d’Entrecasteaux, le Grand lagon Sud et le Lagon Nord. En tout, 21 000 km² de surface marine sont désormais classés réserves naturelles.
La faune et flore exceptionnelles de Nouvelle-Calédonie
« Notre objectif est de faire de la préservation de la biodiversité un atout économique et culturel », explique le président du gouvernement Philippe Germain. Et de sa biodiversité, la Nouvelle-Calédonie peut s’en vanter ! Ses aires marines abritent une barrière de coraux parmi les plus protégés au monde mais également des populations importantes de baleines à bosse, cachalots, dauphins à long bec, poissons et mollusques au fort taux d’endémisme, ainsi que la troisième population mondiale de dugongs – une espèce classée vulnérable par l’UICN.
Le Parc naturel de la mer de Corail présente également la zone marine la plus profonde des eaux françaises, avec un pic à près de 7 919 mètres, et héberge quelque 48 espèces de requins et cinq espèces de tortues marines.
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