Le 27 janvier dernier, Rosa est arrivée dans sa nouvelle maison. Rosa est une jument de Przewalski, une espèce rare et ancienne, considérée comme le dernier cheval sauvage au monde. Née en 2008, la jument vivait au Juraparc, en Suisse. Le coordinateur du plan d’Élevage Européen (EEP) de l’espèce a recommandé son transfert. Et pour cause, le Parc de Thoiry possède déjà cinq chevaux de Przewalski, deux femelles et trois mâles.
Dans la nature, ces chevaux vivent en petite harde (troupeau) composée d’un étalon et de plusieurs femelles avec leurs poulains. Vers l’âge d’un an, les jeunes mâles sont chassés par le dominant et se constituent en groupe en attendant que chacun fonde sa propre harde. C’est pourquoi à Thoiry, les chevaux de Przewalski sont divisés en deux groupes, les reproducteurs, composés des femelles et du mâle dominant, et deux autres mâles sans harem.
Selon nos informations, Rosa sera d’abord mis en contact avec les femelles puis, quand le groupe sera formé, le mâle les rejoindra. La jument, actuellement en quarantaine, ne pourra être découverte par le grand public que dans quelques semaines, début mars. La naissance de poulains serait une excellente nouvelle pour le Parc de Thoiry, pour le grand public et pour l’avenir de l’espèce qui, il y a quelques années seulement, semblait bien compromis.
En effet, tout partait pourtant mal. Cheval emblématique de Mongolie et du désert de Gobi, Equus ferus fut décimé par la chasse et déclaré « éteint » à l’état sauvage dans les années 60. Les derniers spécimens ne survivaient que grâce aux parcs zoologiques comme Thoiry. Pourtant, son cas a été réévalué par l’UICN grâce à la réintroduction d’individus matures dans leur environnement naturel dans les années 90. En 2008, l’espèce est requalifiée « en danger critique d’extinction ». En 2011, et grâce à de nombreuses actions de sauvegarde, son statut est même passé à « en danger ».
Mais attention : le cheval de Przewalski est considéré comme l’ancêtre des chevaux domestiques, et c’est bien ce qui pourrait causer définitivement sa perte ! En s’accouplant avec des chevaux domestiques, son patrimoine génétique pourrait finir par s’hybrider et disparaitre.
Aujourd’hui, il resterait plus de 300 individus évoluant en liberté en Mongolie dans la réserve naturelle Tal Takhin, dans le désert de Gobi Dzungarian et le parc national de Hustai. Tous ces chevaux descendent seulement de 13 ou 14 individus issus d’un programme de reproduction en captivité : un bel exemple de réintroduction d’une espèce sauvage dans son environnement, qui montre l’importance de conserver des membres reproducteurs d’espèces menacées en parcs animaliers.
2 Réponses to “Une nouvelle jument de Przewalski au Parc de Thoiry !”
30.08.2017
SAINTE-MARIEBonjour, je vous contacte car je serais intéressé pour l’élevage d’espèce en voie de disparition mais je ne sais pas du tout comment cela fonctionne, pourriez-vous me recontacter sur mon mobile
Merci
31.08.2017
Espèces MenacéesBonjour,
Tout dépend de quelles espèces vous parlez. Un particulier n’a pas le droit de détenir des animaux sauvages, menacés ou non. En revanche, vous trouverez bon nombre d’espèces qui sont menacées à l’état sauvage sur le marché des animaux de compagnie. Vous trouverez facilement par exemple des axolotl ou des perroquets gris du Gabon vendus en animalerie. En France, ces animaux proviennent d’élevage en captivité et ne sont pas issus du milieu sauvage, mais ce n’est pas le cas partout et nous vous conseillons vivement de faire très attention à ne pas encourager le prélèvement en milieu naturel, trop courant par exemple pour les tortues. Sachez également que dans les animaux dits « de ferme » il existe plusieurs espèces rares ou anciennes qui sont en train de s’éteindre : chevaux, moutons, brebis, chèvre etc. C’est aussi un geste pour la biodiversité que de contribuer à les sauvegarder.