Vingt ans après avoir failli disparaître, les nouvelles sont plutôt bonnes pour la marmotte de l’île de Vancouver, mammifère endémique du Canada probablement le plus menacé du pays. Récemment, trois nouvelles colonies ont en effet été découvertes.
Reconquête du territoire
Deux de ces colonies se trouvent dans le parc provincial Strathcona, au centre de l’île de Vancouver et la troisième au nord du lac Cowichan. Même s’il s’agit de petits groupes pour l’instant, les chercheurs du Marmot Recovery Found sont très enthousiastes car il ne s’agit pas de colonies créées par l’homme suite à des réintroductions, comme c’est le cas depuis plusieurs années. Ces groupes ont été créés naturellement, par des marmottes en dispersion, comme cela est censé se passer sans intervention humaine.
L’un d’eux s’est même établi en lieu et place d’une ancienne colonie d’une trentaine marmottes, malheureusement disparue au milieu des années 2000. C’est un groupe de randonneurs qui l’a découverte et a signalé sa position au Marmot Recovery Found. « Nous ne pouvons pas surveiller toute la zone tout le temps, alors si vous êtes randonneur et que vous pensez avoir vu une marmotte, n’hésitez pas à nous le dire », rappelle d’ailleurs l’organisme.
Pour Adam Taylor, directeur général de la fondation, une telle trouvaille était attendue depuis des années. Selon lui, ces colonies ont été créées par des descendants de marmottes réintroduites au cours des dernières années. Cette découverte prouve que non seulement les individus réintroduits se sont bien acclimatés, mais qu’ils se sont reproduits avec succès et que leur progéniture se disperse aussi avec succès. Au point de partir créer de nouvelles colonies et ainsi reconquérir petit à petit le territoire.
Rétablissement de la marmotte de l’île de Vancouver
Ces nouvelles sont porteuses d’espoir pour le rétablissement de cette espèce classée « en danger critique » d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
D’autant plus qu’il y a une autre bonne nouvelle : ces groupes ne se composent pas uniquement de marmottes adultes. Les chercheurs ont en effet observé des juvéniles et des marmottons, signe qu’en plus de reconquérir progressivement leur aire de répartition historique, les marmottes de l’île de Vancouver fondent des colonies en bonne santé où l’espèce se reproduit bien.
Les réintroductions continuent
Même si les nouvelles sont bonnes, la marmotte de l’île de Vancouver n’est pas encore tirée d’affaires. Les effectifs – environ 200 marmottes – sont encore faibles, bien que supérieurs à la trentaine d’individus qu’il restait dans la nature au début des années 2000.
Et puis, les menaces qui pèsent sur l’espèce, persistent : la prédation mais également le changement climatique. On a en effet découvert que la hausse des températures avait un impact sur l’hibernation de ce mammifère. Son rythme cardiaque augmente, ce qui lui fait dépenser beaucoup plus d’énergie. A terme, cela pourrait avoir de graves conséquences sur la survie de l’espèce.
Alors, les efforts de conservation se poursuivent. Grâce à des programmes de reproduction menés dans des zoos canadiens, plusieurs marmottes de l’île de Vancouver ont pu être réintroduites et venir gonfler les effectifs sauvages.
Ces lâchers dans la nature continuent aujourd’hui encore. Entre janvier et juillet 2021, le Marmot Recovery Found a ainsi relâché 18 individus et 18 autres devraient être réintroduits d’ici la fin de l’été.
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