
En février, l’orphelinat pour rhinocéros de Thula Thula, en Afrique du sud, était victime d’une violente attaque de braconniers. Incapable de s’en remettre, le site a finalement fermé ses portes.
« Des problèmes de sécurité critiques »
L’attaque avait été soudaine et violente : en pleine nuit, le personnel avait été pris en otage, menacé par des braconniers équipés d’armes de guerre, frappé. Deux jeunes rhinocéros avaient péri dans l’assaut : Impy et Gugu, âgés de 18 mois environ, avaient été abattus et leurs cornes tronçonnées. L’attaque avait fait grand bruit et l’Association Terre Lawrence Anthony (LAEO), qui gère le site, avait immédiatement déclaré qu’elle ferait tout son possible pour assurer la sécurité des hommes et des animaux sous sa responsabilité. En parallèle de l’enquête menée par la police sud-africaine, un « audit de sécurité complet » avait notamment été lancé afin d’éviter les « intrusions répétées » .
Depuis cette date, une vidéo publiée le 7 avril sur la page facebook de l’orphelinat pouvait laisser penser que le site était en sursis. Yvette Taylor, directrice de la LAEO, y annonce que tous les animaux ont été déplacés et resteront hors de l’orphelinat de Thula Thula jusqu’à ce que l’audit de sécurité rende son verdict. A peine quelques semaines plus tard, un autre texte, à nouveau publié sur Facebook, explique finalement que « des problèmes critiques » ont été détectés, « compromettent directement la sécurité de toute personne sur le site » et « ne peuvent être résolus » sans de lourds investissements financiers. La direction de l’orphelinat, incapable de lever les fonds nécessaires à la surveillance permanente du site, rend finalement publique sa décision : l’orphelinat de Thula Thula ferme ses portes.
Destination secrète pour les rhinocéros
Tous les animaux du site ont aujourd’hui été transférés vers de nouveaux horizons : les plus vieux ont été relâchés, les plus jeunes ont été déplacés dans d’autres structures dont la localisation est gardée secrète. La transition s’est très bien déroulée et tous les animaux découvrent aujourd’hui leur nouveau territoire. Quant aux dons effectués à l’intention de l’orphelinat, une promesse à été faite : s’ils ne pourront de fait être utilisés par l’orphelinat de Thula Thula, ils seront tout de même uniquement consacrés à la protection des rhinocéros.
Chaque année en Afrique du sud, près de 1200 rhinocéros sont abattus pour leurs cornes, vendues ensuite jusqu’à 60 000$ par kilogramme. La Cour constitutionnelle sud-africaine a récemment autorisé les fermes de rhinocéros à commercialiser les cornes de leurs animaux ; la mesure, très controversée et dénoncée par le gouvernement sud-africain lui-même, permettra en principe d’inonder le marché et, par voie de fait, de diminuer le prix de vente de ce produit et de réduire le braconnage.
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