Autrefois, Panthera pardus delacouri était plutôt répandu dans toute l’Asie du Sud et le Sud-Est de la Chine. Mais chassée à outrance, cette sous-espèce du léopard – celle qui présente le plus grand pourcentage de panthères noires, surtout en Malaisie – est au bord de l’extinction. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classée dans la catégorie « en danger critique » en juillet 2019. Dernière étape avant sa disparition dans la nature.
Déclin de la population de panthères indochinoises
Si la situation du léopard (ou panthère) d’Indochine est à ce point dramatique, c’est qu’au cours des dernières décennies, le félin a connu un important déclin. En effet d’après l’UICN, sa population sauvage a perdu plus de 80 % de ses effectifs au cours des 22 dernières années.
Quant à son aire de répartition, elle a fortement réduit et ne s’étendrait désormais plus que sur 6,2 % de son habitat d’origine. La panthère indochinoise a ainsi disparu du Vietnam, du Laos et de Singapour. Elle ne vit plus aujourd’hui qu’en Chine, au Cambodge, à Myanmar, en Malaisie et en Thaïlande. Et encore, sur ces territoires, les derniers représentants de cette sous-espèce sont au plus mal car fortement isolés les uns des autres.
Au Cambodge, par exemple, des biologistes ont mené des recherches sur la dernière population potentiellement viable du sud-est asiatique et publié leurs résultats en 2018 dans la revue Royal Society Open Science. Leurs conclusions sont alarmantes : selon eux, ce groupe situé dans les plaines orientales, à l’Est du pays, serait lui aussi en péril et proche de s’éteindre.
« Cette population, unique, est en déclin à un rythme alarmant et sera bientôt éradiquée à moins qu’une protection efficace ne soit fournie », écrivent les scientifiques. Le léopard d’Indochine n’est aujourd’hui présent que sur 8 % du territoire qu’il occupait historiquement au Cambodge.
Pièges et braconnage
Pourquoi ce grand prédateur – dont l’une des proies favorites est le banteng, un bœuf sauvage originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est – au sommet de la chaîne alimentaire se retrouve-t-il au bord de l’extinction ? Comme pour son cousin le léopard de l’Amour ou encore le tigre avec qui il partage un peu de son territoire : en grande partie à cause du braconnage.
En effet, la panthère d’Indochine est chassée directement pour sa peau, ses crocs, ses griffes et autres parties de son corps utilisées dans la médecine traditionnelle, mais aussi indirectement par la pose de pièges souvent destinés à d’autres animaux, comme des cervidés par exemple.
La panthère indochinoise subit également de plein fouet les répercussions de la destruction de son habitat : la forêt. Les coupes de bois et l’exploitation forestière fragmentent les populations restantes, ce qui complique la reproduction et augmente les risques de consanguinité, ouvrent des brèches à l’intérieur des forêts qui facilitent le travail des braconniers et participent à la diminution du nombre des proies disponibles.
D’après les dernières estimations qui remontent à 2015, il n’existerait plus qu’entre 970 et 2500 panthères d’Indochine dans la nature, dont un millier d’individus adultes. Sans des mesures urgentes pour sa conservation, ce félin s’éteindra prochainement.
1 réponse to “La panthère d’Indochine désormais en danger critique”
01.12.2021
LucieBon documentaire, il est très intéressant et m’a beaucoup aidé.