Jusqu’en 2015, le phoque moine d’Hawaï était encore considéré en danger critique d’extinction, la dernière catégorie UICN avant l’extinction à l’état sauvage. Mais après une nouvelle analyse, il semblerait que cette espèce menacée se porte aujourd’hui beaucoup mieux et compte à présent 1400 membres !
3400 phoques en 1950, 1400 aujourd’hui
Il existait auparavant trois espèces de Monachus à travers le monde. Après la disparition du phoque moine des Caraïbes en 1952, ses deux cousins, le phoque moine de Méditerranée et celui d’Hawaï, se battent encore pour survivre, chacun dans sa zone de répartition respective. Si le combat est encore loin d’être gagné, il semble qu’une première bataille soit remportée par Neomonachus schauinslandi, le phoque moine d’Hawaï, dont la population est en augmentation pour la troisième année consécutive. C’est le constat fait par les spécialistes de l’agence américaine NOAA (National Océanic and Atmospheric Administration). La nouvelle est d’autant plus importante qu’elle intervient après 60 ans de déclin de la population, qui était estimée en 1950 à 3 400 phoques minimum ! En comparaison, ils sont estimés aujourd’hui à 1 400 et c’est déjà une petite victoire ! Car pour atteindre ce chiffre, l’espèce a augmenté de 3 % chaque année depuis 3 ans.
Si le chemin sera long pour ramener la population de phoques moines d’Hawaï à son niveau initial, l’augmentation de ces dernières années montre que l’espèce est sur la bonne voie. Chassée jusqu’au début du XXème siècle et dérangée par les activités militaires dans la région dont elle est endémique, elle fait aujourd’hui face à des menaces qui n’ont plus rien à voir avec celles d’hier. De nos jours, les principales causes de mortalité des phoques moines d’Hawaï sont la difficulté à trouver de la nourriture en quantité suffisante, les décès par asphyxie ou occlusion causés par les nombreux débris et restes de filets dans l’océan et la prédation des requins.
Des efforts qui commencent enfin à payer
L’augmentation du nombre de phoques moines est attribuée aux mesures récentes prises pour la conservation de l’espèce et notamment au taux exceptionnel de survie des juvéniles. Avant la mise en place d’un programme de conservation, moins d’un juvénile sur cinq atteignait l’âge adulte. Tout a débuté en 1976, par l’inscription de l’espèce sur le « endangered species act ». Depuis, le phoque moine d’Hawaï a fait l’objet d’« un des programmes de conservation les plus proactifs » du monde marin à travers le monde (UICN). L’une des mesures phares est notamment celle qui a consisté à nettoyer l’aire de répartition du mammifère des débris potentiellement dangereux. Par ailleurs, l’habitat du phoque est aujourd’hui globalement protégé par des réserves et notamment celle de Papahanaumokuakea dont le président Obama a très récemment quadruplé la superficie, créant ainsi la plus grande réserve marine au monde.
Autre grande avancée, le « Ke Kai Ola hospital », une clinique pour mammifèress marins, a été inauguré en 2014. C’est notamment grâce à ce centre de soins qu’en avril dernier, sept femelles ont pu être soignées et relâchées ensuite.
Aujourd’hui, les spécialistes estiment que 30 % de la population actuelle ne serait pas là si toutes ces mesures n’avaient pas été mises en place. Rappelons qu’entre 1958 et 2006, l’espèce Neomonachus schauinslandi a perdu 70 % de ses membres.
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