Une nouvelle recherche menée par Collège Hampden-Sydney a révélé que la pollution microplastique est devenue une menace plus grande pour les baleines à fanons que les marées noires ou les forages.
Les baleines ont dans leurs mâchoires massives un tissu semblable à des cheveux, constitué de kératine, qu’elles utilisent pour filtrer l’eau et extraire de la nourriture, comme le plancton et le krill. Selon l’étude, cette structure d’alimentation critique est beaucoup plus susceptible d’être obstruée par le piégeage des microplastiques que par l’exposition à l’huile ou à la graisse.
Même si les baleines à fanons ont adapté leurs méthodes pour éliminer le pétrole, elles ne sont pas prêtes à affronter les microplastiques. Leur système unique de filtration des aliments aide les créatures à réguler la taille de leurs proies. Les dommages causés aux fanons pourraient avoir de graves conséquences pour les baleines en compromettant leur capacité à contrôler ce qu’elles ingèrent.
Les scientifiques s’inquiètent notamment du risque que les microplastiques puissent endommager les filtres à fanons. Cependant, les possibilités de tests ont été limitées.
« L’ingestion de microplastiques peut présenter un plus grand risque pour les baleines que l’ingestion de pétrole », ont écrit les auteurs de l’étude. « Nous avons constaté que le filtre à fanons est très efficace pour piéger et accumuler de petites particules de plastique, de sorte que le plastique est à la fois plus susceptible d’obstruer le filtre à fanons et peut-être aussi plus susceptible d’être ingéré par les baleines que le pétrole. »
L’étude s’est concentrée sur des échantillons de fanons de quatre grandes espèces de baleines. Les chercheurs ont entrepris de comparer l’impact du pétrole à celui de la pollution par les microplastiques. Ils ont testé des huiles de différents poids et épaisseurs et ont déterminé que les fanons repoussaient réellement les substances huileuses.
« L’examen microscopique montre un minimum de rides ou de desquamation des couches de kératine corticales des fanons, probablement dues à l’eau infiltrée oléofuge », ont écrit les auteurs de l’étude. « Les résultats combinés jettent le doute sur les craintes d’encrassement des fanons par le pétrole ; la porosité du filtre n’est pas sensiblement affectée, mais les risques d’ingestion d’huile demeurent.
L’étude est publiée dans la revue Science ouverte de la Royal Society.
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Par Chrissy Sexton, Espèces-menacées.fr Rédacteur
Crédit d’image : John Tunney/Shutterstock
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