Il y a du mieux pour ce petit mustélidé, mais malgré les nombreux efforts fournis par ses défenseurs, le putois ne bénéficie toujours pas d’un statut de protection dans l’Hexagone. Plusieurs pays d’Europe le protègent déjà à différents niveaux, dont le Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, l’Italie et la Catalogne, en Espagne. Et en France ?
Retiré de la liste des « nuisibles »
En 2019, déjà, le naturaliste Pierre Rigaux et la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) avaient demandé le retrait de l’espèce Mustela putorius de la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts – autrefois appelée « liste des nuisibles » – et son inscription en tant que « mammifère protégé ».
Trois ans plus tard, la victoire est partielle : le putois d’Europe quitte enfin la liste des espèces nuisibles, mais il n’est toujours pas protégé. La décision est parue au Journal Officiel, le 14 mai 2022, et qui suit l’interdiction par le Conseil d’Etat interdisait la pratique du piégeage sur ce petit mammifère dans les départements du Pas-de-Calais et de Loire-Atlantique. Ces départements étaient les derniers à piéger l’espèce en France.
Toujours chassable
Pour autant, putois n’est toujours pas protégé. L’espèce reste en effet chassable durant la saison de chasse, et inscrite en tant que « gibier ». Une situation qui ne saurait perdurer, compte tenu du déclin constant du petit mustélidé depuis plusieurs décennies.
En mai 2021, une centaine de scientifiques et de personnalités engagées ont publié une tribune dans Le Monde, appelant à inscrire le putois sur la liste des espèces protégées en France.
Allain Dugrain Dubourg, Corinne Lepage ou encore Yann Arthus-Bertrand demandaient la signature immédiate d’un arrêté ministériel pour le protéger. Un an plus tard, ce n’est toujours pas fait.
Pour la protection du putois d’Europe
Or, il y a urgence. Dans un rapport de 2017, la SFEPM rappelle que les effectifs du putois ont chuté tout au long du XXe siècle en Europe. En cause principalement : la destruction de l’espèce par la chasse et le piégeage, et la perte de son habitat naturel. La dégradation des zones humides est particulièrement pointée du doigt.
« Notre demande d’inscrire l’espèce sur la liste des mammifères protégées a reçu toutes les validations scientifiques : celle du Muséum national d’Histoire naturelle en 2018, celle du Conseil national de protection de la nature en 2019. La même année, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) écrivait au ministre de l’époque pour lui demander de protéger l’espèce », énumère la SFEPM.
La reconnaissance du putois comme espèce protégée permettrait de débloquer la mise en place d’un plan national de conservation, aujourd’hui empêché par l’absence de protection réglementaire.
Mais pourquoi cela traîne ? D’après la SFEPM, « l’immobilisme du ministère sur ce dossier s’explique en grande partie par la pression du lobby de la chasse ». L’association a lancé en fin d’année dernière une pétition et un site internet dédié pour faire avancer la cause du putois. Voici le lien : https://www.sauvonslesputois.fr/#petition_formulaire.
1 réponse to “Le putois d’Europe toujours pas protégé en France”
24.10.2022
RuizIl est important de protéger le putois
Il fait partie des animaux menacés mais l’humain est un assassin il faut arrêter de tout massacrer tous sont utiles. Et la terre nous le fait bien comprendre. Notre planète en a marre de tous ces gens inutiles et destructeurs.