
Depuis le 7 février, le centre de soins de la faune sauvage de Buoux, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, n’accueillait plus aucun animal. La LPO PACA, qui gère l’unité depuis 2006, avait pris la lourde décision de baisser le rideau à contrecœur : les moyens financiers n’étaient plus suffisants pour soigner ces animaux dans de bonnes conditions. Heureusement, le vent a tourné.
Réouverture le 3 juin
Un peu moins de quatre mois après sa fermeture, le centre de Buoux a en effet pu rouvrir. Les salariés et bénévoles qui récupèrent, soignent puis relâchent les animaux sauvages retrouvés blessés dans la nature depuis plus de 20 ans ont donc repris du service.
« C’est un grand soulagement de savoir que nous allons pouvoir assurer la sauvegarde des oiseaux et petits mammifères de la région cet été », s’est réjoui François Grimal, président de la LPO PACA.
Chaque année, ils sauvent pas moins de 1500 oiseaux et petits mammifères avant de les remettre en liberté. Leur travail est indispensable et c’est d’ailleurs vers ce centre que sont dirigées les personnes ayant trouvé un animal blessé dans la nature.
Cette fermeture a donc été un coup dur pour toute la faune blessée durant cette période. Une soigneuse est toutefois restée en poste, notamment pour s’occuper des pensionnaires déjà pris en charge par le centre de Buoux et ayant besoin de plusieurs semaines, voire mois, de convalescence.
Mais pour fonctionner de nouveau à plein régime, le recrutement d’un deuxième soigneur est nécessaire. Des volontaires en service civique – un pour les soins et un autre pour la médiation – viendront également renforcer l’équipe.
Forte mobilisation
Sans surprise, l’annonce de la fermeture de ce centre – le seul du Vaucluse ! – avait suscité une vague d’indignation. Et pas seulement dans la région mais aussi à l’échelle nationale. Une pétition avait même été lancée, demandant une intervention des pouvoirs publics pour financer sa réouverture. Plus de 60 000 signatures ont été récoltées.
Puisque le manque de ressources financières était au cœur du problème, le photographe bénévole du centre – Grégory Delaunay – a également mis en place avec l’accord de la LPO PACA une cagnotte Leetchi. Le but était simple : récolter des fonds rapidement. Et cela a marché : 377 personnes ont donné 11 530 € !
Et pour faire bouger encore plus vite les choses, près de 300 personnes ont défilé lors d’une marche de soutien organisée le 6 avril, à Avignon.
Subvention de l’Etat
Si le centre a pu rouvrir, c’est parce qu’il a réussi à surmonter ses difficultés financières. Pour l’instant. « Le centre avait été fermé en février 2019 car nous avions un désengagement financier de l’État, explique la LPO PACA. Aujourd’hui, le ministère de la Transition écologique et solidaire s’engage à nous verser 30 000 €. De nombreux acteurs ont poussé les responsables de l’État à prendre leurs responsabilités. »
Le centre de soins de Buoux a aussi pu compter sur le soutien du département du Vaucluse qui a voté une subvention de 21 000 € le 22 mars dernier pour la LPO PACA, dont 9 000 € affectés au centre. La Région Sud Provences-Alpes-Côtes-d’Azur a promis quant à elle d’apporter une aide de 40 000 €.
« Néanmoins, nous demandons des engagements pluriannuels et que deux tiers du budget soient assurés par les pouvoirs publics [soit 80 000 € pour un budget de fonctionnement de 120 000 €, NDLR]. En effet, la faune sauvage est sous leur responsabilité, mais la prise en charge effective des animaux en détresse est assumée par un réseau de près de 200 bénévoles, de cliniques vétérinaires bénévoles et de deux salariés de la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur », rappelle l’association.
par Jennifer Matas
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