Sangliers, grenouilles… d’autres espèces moins connues mais tout aussi menacées
Le Sarawak recèle de nombreux animaux méconnus. Chaque année, le nombre d’espèces découvertes à Bornéo augmente de façon considérable. A peine mises au jour, certaines espèces sont déjà classées sur la liste rouge de l’UICN, voire déjà condamnées à disparaître, la faute à la déforestation incontrôlable et au braconnage. Rappelons que les dégâts causés par la culture des palmiers à huile ne touchent pas seulement les orangs-outans mais aussi toutes les autres espèces de la jungle : insectes, grenouilles, serpents, oiseaux, etc.
Parmi ces espèces méconnues, il y a le sanglier à moustaches (Sus barbatus) dont la répartition s’étend entre Bornéo, Sumatra et le sud de la Malaisie. Ce cochon sauvage de 140 kg est reconnaissable à la barbe de poils blancs qui s’étend le long de son museau, plus développée chez les mâles. Le sanglier à moustaches est actif pendant la journée et reste la plupart du temps sur le même territoire au sein de groupes stables. Néanmoins, il s’agit de la seule espèce de suidés qui effectue une migration annuelle. On ignore encore si ce phénomène est une réponse au manque de nourriture ou dû à un cycle migratoire régulier mais quoi qu’il en soit, les adultes peuvent se rassembler par centaines et même voyager de nuit. Facilement observable au parc national de Bako, ce sanglier est classé comme vulnérable par l’UICN à cause de la destruction des zones servant de routes migratoires. Il est très rare qu’il soit chassé car il est présent dans des pays musulmans où la consommation de porc est interdite. Animal relativement commun, ses populations sont tout de même à surveiller pour éviter un éventuel déclin.
Le Sarawak abrite aussi une centaine d’espèces de grenouilles toutes plus différentes les unes que les autres. Le taux d’endémisme est relativement important et le nombre de nouvelles espèces grossit chaque année. Parmi les plus extraordinaires, on compte la rainette volante pouvant planer d’un arbre à l’autre grâce à ses pattes palmées agissant comme des parachutes. Mais ces amphibiens restent extrêmement fragiles. Chaque espèce ayant besoin d’habitats très spécifiques, la destruction de la forêt et des nombreuses mares et zones de ponte reste une menace importante. Certaine espèces peuvent mourir de stress du simple fait de ne plus entendre le bruit des cascades, leur lieu de vie. La pollution constitue également un terrible danger, empoisonnant ou créant des malformations chez les jeunes têtards.
1 réponse to “Le Sarawak : un sanctuaire de biodiversité à Bornéo”
05.01.2018
GroslierMATHIEU bravo pour ce remarquable reportage et la qualité du texte. Meilleurs voeux de réussite amitiés à tes parents