
Tous les dix ans, les pays du monde entier se réunissent à l’appel des Nations unies pour parler environnement. Le tout premier de ces rendez-vous s’est déroulé en 1972 à Stockholm, en Suède.
Les 2 et 3 juin 2022, c’est dans cette même ville, en Suède qu’a lieu cet événement aujourd’hui considéré comme le plus important au monde en matière d’environnement.
Il y a trente ans, à Rio, s’était tenu le Sommet de la Terre qui avait le plus marqué l’histoire. Mais en trois décennies, peu de choses se sont malheureusement améliorées en matière de lutte pour la préservation de la nature, tandis que la crise climatique, elle, s’est renforcée.
Stockholm 2022, quelles attentes ?
Contrairement aux COP qui adressent à chaque fois une thématique en particulier, le Sommet de la Terre aborde à la fois le climat, la biodiversité et la pollution.
Trois grands sujets qui se rejoignent et symbolisent une triple crise planétaire que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a désigné comme « la menace existentielle numéro 1 » et qui exige « un effort urgent et total pour renverser la situation ».
Hautement symbolique, le Sommet de la Terre de Stockholm 2022 est fortement attendu, alors que la crise écologique n’a jamais été aussi tangible depuis le début de l’ère industrielle.
Le deuxième volet du dernier rapport du Giec, présenté en début d’année, a d’ailleurs alerté sur les effets déjà visibles du changement climatique, à +1,09°C en 2021, avec des manques d’eau et de nourriture récurrents, en particulier en Afrique et en Asie, l’émergence de nouvelles maladies et la réduction de moitié des aires de répartition des espèces animales et végétales de la planète.
Les experts du Giec ont également souligné les effets en cascade de catastrophes naturelles de plus en plus rapprochées, et aucun pays du monde ne sera épargné.
Pour Stockholm 2022, on espère dresser le bilan de la situation, mais aussi apporter des réponses adaptées à l’urgence qui nous fait face. A l’issue des discussions, un Conseil de la Terre devrait être créé, ainsi qu’un Institut sur les Océans et sur le Climat. Des mesures devraient également être annoncées pour les décennies à venir.
Le Sommet de la Terre de 1992
Il y a trente ans, ce rendez-vous est devenu LA référence en matière de protection de l’environnement.
Les ambitions affichées en 1992 ont en effet été les plus fortes jamais assumées alors à l’échelle internationale. C’est lors du Sommet de la Terre de 1992 que sont adoptées trois conventions de poids :
- la convention sur la diversité biologique, un document juridique contraignant qui vise à conserver une diversité biologique bien entendu, mais également à l’utilisation durable de cette diversité biologique et au partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques ;
- la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui propose une façon tout à fait nouvelle d’appréhender les écosystèmes arides afin d’éviter l’aggravation du phénomène de désertification ;
- la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui pose le principe de « responsabilités communes mais différenciées » des Etats selon leur niveau de développement.
C’est de la rencontre à Rio 1992 que découlent ensuite les dispositions signées lors du Protocole de Kyoto en 1997, notamment sur les objectifs de diminutions des émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique.
C’est aussi à Rio qu’est adopté l’Agenda 21 qui reprend 27 principes pour faire face aux problèmes du siècle prochain d’alors, c’est-à-dire du XXIe siècle. Parmi ces principes, on retrouve notamment celui de développement durable, qui aura guidé les politiques environnementales pendant de nombreuses années et continue encore de le faire à bien des égards.
Dans tous les cas, beaucoup espèrent qu’à contrario des précédents rendez-vous, Stockholm 2022 abordera (enfin) la question de la décroissance pour que la sobriété, et non plus la croissance, guide les politiques à venir en matière de protection de l’environnement… Ainsi que le préconisent nombre de scientifiques, dont les experts du Giec.
0 réponse à “Un nouveau Sommet de la Terre toujours plus attendu”