Le navire MV X-Press Pearl, immatriculé à Singapour, a pris feu le 20 mai non loin des côtes du port de Colombo, au Sri Lanka. L’incendie est sous contrôle – mais toujours en cours – depuis le samedi 29 mai mais il a permis la propagation de millions de granulés de plastique dans l’océan et sur les rivages de l’île située au sud-est de l’Inde.
Pas de marée noire mais une marée de plastiques
Le porte-conteneurs a pris feu pour une raison encore inconnue. Une enquête a d’ores et déjà été lancée par le Sri Lanka. Le pays déplore sans doute « la pire pollution des plages » de son histoire d’après l’Autorité de protection de l’environnement marin du Sri Lanka (MEPA). Pour le moment, le risque de marée noire, c’est-à-dire de fuite d’hydrocarbure dans l’eau, est écarté, la coque du navire étant toujours intacte.
Malheureusement, l’incendie a permis à une partie de la cargaison du porte-conteneurs de se déverser dans la mer des Laquedives. Il s’agit en grande partie de granulés de plastique (polyéthylène) utilisés par l’industrie de l’emballage. Le cargo transportait également 25 tonnes d’acide nitrique, 278 tonnes de fioul de soute et 50 tonnes de gazole marin dans ces 1 500 conteneurs, dont heureusement seulement huit sont tombés à l’eau. Si l’acide semble avoir atteint la mer des Laquedives, et pourrait être même la cause de départ de l’incendie, le fioul et le gazole n’ont apparemment pas été touchés. Pour s’en assurer, des échantillons d’eau de mer ont été envoyés pour analyse à un laboratoire.
Dix mois après la marée noire qui a touché l’Ile Maurice, l’océan Indien pourrait donc à nouveau connaître une catastrophe écologique.
5 tonnes de déchets ont été ramassées sur les plages en une semaine
Dharshani Lahandapura, présidente de la MEPA, s’est exprimée sur les conséquences de l’incendie. Elle a confirmé qu’une partie de la cargaison s’était mélangée avec l’eau de mer en pleine zone de pêche et que, malgré l’absence de fuite d’hydrocarbure, des dispositions avaient été prises pour protéger les côtes sri lankaises.
Utilisées habituellement pour lutter contre les marées noires, des bouées flottantes ont été installées dans l’eau afin d’empêcher la propagation d’acide ou de pétrole vers la lagune de Negombo, directement reliée à la mer, au nord de Colombo.
Mais il est peut-être déjà trop tard. Depuis le 20 mai, et d’après des chiffres officiels, c’est environ 5 tonnes de déchets qui auraient été ramassées sur les plages par les garde-côtes. L’armée sri-lankaise, la Marine, l’Air Force ont également été mobilisés pour contribuer à limiter l’impact de cette catastrophe.
La faune des côtes du Sri Lanka
La faune et la flore de l’océan Indien est l’une des plus impactée par le fléau de la pollution plastique. Cette marée de granulés de plastique et peut-être d’acide pourrait bien entendu contaminer toute la côte occidentale du Sri Lanka, et notamment Colombo, sa capitale et son important port de commerce, ou Negombo, ancienne ville spécialisée dans la cannelle, aujourd’hui station balnéaire. Cette côte est aussi le théâtre d’une importante pêche et pour cause. Tout comme sa faune et sa flore terrestres, les eaux du Sri Lanka sont riches, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la perle de l’océan Indien. Cinq des huit espèces de tortues marines comme la tortue imbriquée y sont visibles. Le grand requin-marteau, en danger critique d’extinction, ou encore le requin longimane nagent dans ces eaux.
Les corps de poissons ayant ingurgité des granulés de plastiques ont déjà été retrouvés sur les plages.
Pieces of plastic, as small as these, are still capable of killing life below water
MV X-Press Pearl ship disaster is the worst marine environmental disaster in the region ever to be recorded
📷Krishan Kariyawasam#MVXPressPearl #srilanka #colombo #shipaccident #oceanpollution pic.twitter.com/jbQMBFWELH
— The Pearl Protectors (@PearlProtectors) May 31, 2021
De tristes événements à quelques jours de la Journée mondiale des océans, le 8 juin prochain.
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