Le Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) démarre vendredi 3 septembre. Jusqu’au 11 septembre, la France accueille pour la première fois, à Marseille, les représentants des centaines de pays membres, d’ONG de protection de faune et de flore, mais aussi des figures politiques ou environnementales.
Petit résumé des rendez-vous importants sur ces neuf jours.
La mise à jour de la liste rouge prévue samedi 4 septembre
Reporté d’un an à cause du Covid, la plupart des motions habituellement votées pendant ce congrès ont déjà été adoptées ou rejetées en novembre 2020. L’enjeu n’est donc pas là. Il est dans l’échange, comme l’explique Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique :
« Dresser un panorama global des politiques internationales de protection de la biodiversité, identifier les enjeux clés et échanger les bonnes pratiques ».
A noter tout de même que l’UICN profitera de l’occasion pour annoncer la mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées, la dernière ayant eu lieu le 10 décembre 2020.
Et pandémie ou non, le programme du Congrès 2021 est chargé ! Que vous soyez sur place ou derrière votre ordinateur, sachez qu’il est possible d’assister à la plupart des conférences et des tables rondes. Attention, l’accès aux événements est payant. Plus d’infos ici.
La Méditerranée et la protection des océans au cœur des préoccupations
Pollution plastique, disparition de la biodiversité marine, protection des mangroves…la sauvegarde du monde marin est l’un des thèmes principaux du Congrès UICN 2021.
L’un des premiers rendez-vous sur ce sujet a lieu vendredi 3 septembre à 14h avec le lancement du PAMEx. Il s’agit d’un plan d’action intitulé « La Méditerranée : une mer modèle en 2030 », érigé par huit nations méditerranéennes et cinq ONG, qui propose 19 actions concrètes afin de préserver collectivement 30 % (Sic) de la mer Méditerranée, mettre fin à la surpêche, limiter la pollution plastique et développer le transport maritime durable d’ici 2030.
La protection de la nature au temps de l’après Covid
La pandémie est bien sûr au cœur de toutes les préoccupations, que ce soit dans l’organisation du Congrès ou dans les thèmes des conférences. De nombreux ateliers portent sur les changements dans nos politiques de conservation, ou dans notre rapport à la nature après le Covid-19. Une conférence traite notamment de l’écotourisme post-pandémie.
La séance plénière de mercredi matin sur les influences de la perte de biodiversité et du changement climatique sur la santé publique promet d’ailleurs d’être fort intéressante.
Ne plus opposer écologie et économie
Le monde de l’investissement éthique et de la finance sera très présent lors de cette édition marseillaise du Congrès UICN. Sur le thème « Comment modifier les pratiques économiques actuelles ? » et surtout comment faire coïncider investissement, croissance et conservation, de nombreuses banques et experts de la finance seront présents au congrès.
A noter une plénière d’ouverture samedi 4 septembre à 11h sur le thème « réaligner l’économie et la conservation – Vers un changement systémique en économie et en finance » ou le lendemain, une conférence intitulée « Comment réconcilier la conservation de la biodiversité et le développement économique local ».
Les peuples autochtones et les initiatives locales mises en avant
Le 3 septembre, c’est l’ouverture du Congrès Mondial de la nature mais à cette date ce tient aussi le Sommet mondial des peuples autochtones et de la nature (Sommet des peuples autochtones).
Officiellement, ce sommet a pour but « d’unir les voix des peuples autochtones du monde entier pour faire prendre conscience de la nécessité de mesures renforcées pour protéger les droits des peuples autochtones et leur rôle en tant que gardiens de la nature » (source UICN).
Malheureusement, cet événement se tient exclusivement sous forme virtuelle, compte tenu des restrictions de voyage imposées pour lutter contre la pandémie.
Des conférences plus centrées sur des initiatives nationales sont bien sûr également organisées et peuvent se révéler intéressantes. Pour la France, on notera un atelier d’une heure le 7 septembre sur « l’action de la France pour l’adaptation au changement climatique » ou encore le même jour « vers la 3e Stratégie nationale pour la biodiversité » auquel nous avons hâte d’assister.
Ne pas confondre Congrès Mondial de la nature et COP
Attention à ne pas confondre le Congrès Mondial de la nature avec les COP sur le changement climatique ou encore les COP de la CITES. L’UICN est une organisation mondiale composée de chercheurs qui mettent en commun le fruit de leur travail pour nous permettre d’établir un baromètre de la biodiversité mondiale, c’est la fameuse liste rouge. Ces résultats permettent d’établir des plans d’actions nationaux et autres programmes de conservation. Mais, si l’UICN permet de médiatiser le déclin des espèces, elle n’a pas de droit légal pour en déterminer la protection.
Les COP de la CITES, en revanche, sont là pour ça. La Convention de Washington encadre le commerce de la faune ou de la flore à l’échelle mondiale. C’est durant ces COP qu’est décidée la protection légale des espèces, pas durant le Congrès Mondial de la nature. Mais, bien sûr, la CITES s’appuie sur le travail de l’UICN et dans la plupart des cas, des espèces placées en danger critique d’extinction sont ensuite interdites à la commercialisation lors de la prochaine COP. La prochaine aura lieu au Costa Rica en 2022.
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