L’aigle de Haast ou harpagornis, disparu (Hieraaetus moorei) est le plus grand aigle connu, ayant une envergure de dix pieds et des serres de quatre pouces. Il parcourait le ciel néo-zélandais il y a environ 800 ans et a été officiellement décrit pour la première fois par Julius von Haast en 1872.
Depuis lors, les scientifiques se demandent si l’oiseau disparu était un prédateur qui tuait d’autres animaux pour se nourrir, ou un charognard qui se nourrissait de proies déjà mortes.
Une nouvelle étude menée par l’Université de la Nouvelle-Angleterre, en Australie, et le Musée de Canterbury, a révélé qu’en fait, l’aigle de Haast présentait des comportements similaires à ceux des prédateurs et des charognards.
Les scientifiques ont comparé le crâne, le bec et les serres de l’aigle de Haast avec ceux de cinq oiseaux carnivores vivants : le milan siffleur, le petit aigle, l’aigle à queue cunéiforme, le vautour moine et le condor des Andes.
Alors que son bec et ses serres ressemblaient à ceux des aigles vivants, la forme de son neurocrâne était très similaire à celle du Condor des Andes, un vautour sud-américain connu pour se nourrir des organes internes mous des carcasses. Ces résultats suggèrent que l’aigle de Haast aurait également pu manger de cette façon.
« La plupart des aigles chassent des proies plus petites qu’eux, mais l’aigle de Haast s’en prenait au moa qui pouvait peser jusqu’à 200 kg, soit plus de 13 fois leur propre poids corporel. Les condors mangent aussi souvent des animaux beaucoup plus gros qu’eux, il est donc logique qu’ils aient des habitudes alimentaires similaires », a expliqué Paul Scofield, co-auteur de l’étude, paléontologue et conservateur principal d’histoire naturelle au musée de Canterbury.
« Lorsque nous imaginons un aigle de Haast en train de se nourrir, nous pouvons l’imaginer fondre sur un moa, s’accrochant à ses énormes serres et utilisant son bec puissant pour porter le coup fatal. Une fois le moa abaissé, l’aigle se dirigeait directement vers l’arrière du crâne, vers les intestins et autres organes mous.
Cette nouvelle étude, publiée dans la revue Actes de la Royal Society Bdresse un tableau plus complexe de cette créature fascinante, montrant qu’elle partageait des traits avec les prédateurs et les charognards.
Crédit image : Katrina Kenny
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Par Andreï Ionescu, Espèces-menacées.fr Rédacteur
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