Une nouvelle espèce de vipère du Myanmar a été identifiée et décrite. L’étude a été dirigée par l’herpétologue Dr Chan Kin Onn, anciennement du Musée d’histoire naturelle de Lee Kong Chian, à Singapour, et maintenant à l’Institut de la biodiversité et au Musée d’histoire naturelle de l’Université du Kansas.
La découverte met en valeur la complexité et les défis liés à la classification des espèces, en particulier lorsqu’on rencontre simultanément des espèces cryptiques et des espèces individuelles très variables.
Vipères asiatiques
L’étude du Dr Chan se concentre sur les vipères asiatiques du genre Trimeresurus, connues pour leur large gamme de variations morphologiques.
Ce genre comprend des espèces difficiles à distinguer en raison de leur apparence similaire, ainsi que des espèces présentant des variations significatives mais appartenant à la même espèce. L’étude met en évidence une vipère particulière au Myanmar qui incarne ce double défi.
Espèces hybrides
La vipère Ayeyarwady (Trimeresurus ayeyarwadyensis), récemment découverte, doit son nom à la rivière Ayeyarwady au Myanmar et présente un mélange intrigant de caractéristiques de ses espèces sœurs.
La vipère à queue rouge (Trimeresurus erythrurus), trouvée le long de la côte nord du Myanmar, est généralement verte sans marques.
En revanche, la vipère des mangroves du sud (Trimeresurus purpureomaculatus) est connue pour ses taches dorsales distinctes et sa coloration variable, mais elle n’apparaît jamais verte.
Vipère de l’Ayeyarwady
Dans le centre du Myanmar, les chercheurs ont découvert une population unique de vipères à queue rouge qui semblait combiner les caractéristiques des vipères à queue rouge et des vipères des mangroves. Initialement considérée comme une population hybride, l’analyse génomique réalisée par le Dr Chan a révélé que ce groupe était en fait une espèce distincte.
Pour ajouter à l’intrigue, la vipère Ayeyarwady présente une variabilité considérable au sein de ses propres populations. Certains présentent des couleurs vert foncé avec des taches distinctes, facilement distinguables de la vipère à queue rouge vert vif et non marquée. Cependant, d’autres populations de vipère Ayeyarwady ressemblent beaucoup à la vipère à queue rouge, étant vert vif sans taches.
Importance de la découverte
Le Dr Chan a expliqué l’importance de cette découverte : « Il s’agit d’un phénomène intéressant, dans lequel une espèce est à la fois similaire et différente de son plus proche parent (la vipère à queue rouge). Nous pensons qu’à un moment donné dans le passé, les nouvelles espèces pourraient avoir échangé des gènes avec la vipère à queue rouge du nord et la vipère des mangroves du sud.
La découverte de la vipère Ayeyarwady ajoute non seulement à la biodiversité de la région, mais fournit également des informations précieuses sur l’histoire évolutive et la complexité de la différenciation des espèces. Cette recherche souligne la nature dynamique de la classification des espèces et les efforts en cours pour comprendre la riche tapisserie de la vie sur Terre.
En savoir plus sur les vipères
Les vipères sont une famille de serpents venimeux connue scientifiquement sous le nom de Crotalinae. Ils se caractérisent par un organe distinctif de détection de la chaleur situé entre l’œil et la narine de chaque côté de la tête, ce qui les aide à détecter les proies à sang chaud même dans l’obscurité. Cette caractéristique les distingue des autres types de serpents.
Taille
Ces serpents se trouvent principalement dans les Amériques et en Asie. Leur taille varie considérablement, de la vipère à nez plat relativement petite, qui peut mesurer moins d’un pied de long, aux grands bushmasters, qui peuvent dépasser 10 pieds de longueur.
Venin
Les vipères sont connues pour leur venin puissant, qu’elles utilisent pour immobiliser et pré-digérer leurs proies, qui sont généralement de petits mammifères, des oiseaux et d’autres reptiles. La composition du venin varie selon les espèces et peut provoquer des lésions tissulaires importantes et une perturbation de la coagulation sanguine chez les victimes.
Apparence
L’apparence des vipères est diversifiée. De nombreuses espèces ont une constitution robuste et trapue et présentent souvent des motifs et des couleurs frappants qui les aident à se fondre dans leur environnement naturel. Ce camouflage est un aspect clé de leur stratégie de chasse, leur permettant d’attendre des proies sans méfiance.
la reproduction
La reproduction parmi les vipères varie, certaines espèces pondant des œufs (ovipares) et d’autres donnant naissance à des petits vivants (vivipares). Chez les espèces qui donnent naissance à des petits vivants, les embryons se nourrissent dans le corps de la mère.
Rôle écologique
Les vipères jouent un rôle important dans leurs écosystèmes en tant que prédateurs et proies. Ils aident à contrôler les populations de leurs proies et sont, à leur tour, la proie d’animaux plus gros, notamment des oiseaux de proie et des mammifères.
Malgré leur réputation redoutable, les vipères sont généralement timides et évitent les humains. Cependant, ils se défendront s’ils sont menacés ou piétinés, ce qui en fait une source importante de morsures de serpent dans leurs régions d’origine. Leur venin a également fait l’objet de recherches médicales, contribuant au développement de nouveaux médicaments et antivenins.
L’étude est publiée dans la revue ZooClés.
Crédit image : Wolfgang Wüster
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