Présentation
L’aigle des Philippines est le deuxième plus grand aigle au monde après l’aigle harpie. Il est également l’un des plus redoutables et des plus puissants. Ce rapace est également connu sous le nom d’aigle des singes à cause de son goût prononcé pour les primates.
Doté d’un physique facilement identifiable, il a pour particularité d’avoir tout autour de la tête des plumes érectiles qu’il peut dresser en collerette (ou punk selon certain). Particulièrement impressionnant en vol, le Pithecophaga jefferyi de son nom scientifique, possède une envergure de 2 à 2,5 mètres pour un poids pouvant varier entre 6 500 et 8 000 grammes, les femelles étant plus grandes que les mâles. Ce rapace, aux yeux gris bleu, est brun, strié de beige sur le dessus des plumes, blanc sous le corps. Sa queue particulièrement grande lui sert de gouvernail durant ses vols.
L’IUCN a classé cet oiseau dans la catégorie « en danger critique d’extinction » en 2012.
Localisation
L’aigle des singes est exclusivement visible sur l’archipel des Philippines, composé de plus de 7 000 îles, dont il est l’emblème depuis 1995. L’aire de répartition du rapace se limite pourtant à celles de Luçon, Leyte, Samar et Mindanao où l’oiseau jouit de son terrain de chasse favori : les forêts tropicales à la végétation très dense.
L’île de Mindanao concentre la plus grande partie de la population avec un nombre de couples reproducteurs allant de 82 à 233 (données de 2003) alors que sur les autres îles on en dénombre moins de 10. La population d’aigles des Philippines a beaucoup chuté ces 60 dernières années, bien qu’il soit difficile de donner un chiffre précis. Les spécialistes eux-mêmes sont en désaccord, certains affirmant qu’il en reste une centaine, d’autre 500. La vérité se trouve sans doute entre ces deux chiffres. En tout cas, tous se rejoignent pour affirmer qu’il s’agit de l’espèce d’aigle la plus en danger.
Menaces sur Pithecophaga jefferyi
Habitant dans les forêts tropicales, l’aigle des Philippines est sensible à toutes les menaces qui pèsent sur ce biotope.
La disparition de leur habitat naturel
La première d’entre elles est la déforestation massive. Fléaux bien connus des environnementalistes, la destruction des arbres centenaires et la réduction des espaces forestiers privent les aigles des Philippines de leur habitat naturel. En effet, les arbres sont abattus afin que leurs bois soient vendus, et les espaces une fois défrichés sont destinés à l’agriculture et non repeuplés. En outre, les forêts tropicales sont louées à des concessions forestières qui les exploitent et se préoccupent peu du sort des animaux qui les habitent. Cette problématique vaut pour les forêts des Philippines mais aussi et surtout pour le « poumon de la Terre », l’Amazonie.
La chasse
La seconde menace principale qui pèse sur l’aigle des singes est la chasse. Autrefois, les rapaces étaient capturés pour être vendus ou exposés dans les parcs animaliers. Aujourd’hui interdite, cette pratique n’empêche pas l’aigle d’être victime de braconniers qui voient en lui un symbole de puissance. Il arrive aussi que le rapace soit la victime de pièges au sol destinés à d’autres animaux.
D’après un rapport de l’IUCN de 2008, il semblerait que la chasse incontrôlée soit la menace la plus importante pour l’oiseau à court terme.
Les difficultés de reproduction
Enfin, la disparition de l’espèce provient aussi de sa faible capacité à se multiplier (voir rubrique reproduction ci-dessous), le nombre de morts surpassant actuellement celui des naissances. Les jeunes aigles, appelés juvéniles ou sub-adultes, sont particulièrement fragiles.
En outre, la pollution et surtout les pesticides utilisés en grand nombre participent également à la raréfaction de l’aigle des Philippines.
Efforts de conservation de l’aigle des Philippines
Un animal médiatique
Le combat pour la sauvegarde de l’aigle des Philippines a la chance, si l’on peut dire, d’être médiatisé. Des pétitions ont été lancées en soutien à l’oiseau et à la sauvegarde de son habitat, il fait régulièrement l’objet de reportages et, plus insolite encore, un couple en captivité a été la star d’une WebTV qui diffusait ses images en direct sur la toile.
La fondation des Aigles des Philippines
Créée en 1987, la Fondation des aigles des Philippines est un organisme privé, à but non lucratif, dédié à la sauvegarde du Pithecophaga jefferyi et de son habitat. En 2014, il abritait 36 de ces animaux, dont 18 nés en captivité. On peut également y trouver 10 autres espèces d’oiseaux, 4 espèces de mammifères et 2 espèces de reptiles qui reproduisent l’éco-système des forêts tropicales. Ce centre a pour principal but la promotion de la protection de l’animal et l’éducation des populations, mais il est également source de tourisme, comme nous l’explique le blogueur Pat Ice qui raconte sur son site sa visite de la fondation.
Programme de réinsertion
En 2004 a eu lieu la première tentative de réinsertion d’un individu élevé en captivité. L’animal a été relâché dans la forêt du mont Apo, sur l’île de Mindanao. Malheureusement, neuf mois plus tard, ce premier spécimen a été retrouvé électrocuté. Une autre tentative en 2008 a connu également un sort funeste, l’aigle ayant été tué par un chasseur quatre mois seulement après sa libération.
Même si elles furent des échecs, ces expériences ont permis la mise en place d’un programme complet de réintroduction à grande échelle dont nous attendons dans les années à venir les résultats.
Reproduction
Comme précédemment abordée, la reproduction des aigles des Philippines est l’une des causes de la rareté de l’espèce. En effet, la femelle, dont la gestation dure trois mois, ne pond que tous les deux ans un œuf unique qui éclot après deux mois. Ce rythme permet difficilement de compenser les morts dus à la chasse.
De grande dimension, le nid est construit en hauteur sur un arbre. Il est tapissé de feuillage et sera utilisé durant plusieurs années. La mère couve son aiglon tandis que le père s’occupe de la chasse. 105 jours (3,5 mois) après son éclosion, le petit est prêt à prendre son envol pour la première fois, mais il faudra attendre qu’il fête ses neuf mois pour qu’il apprenne à chasser. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à 5 ans contre 7 pour les mâles.
Enfin, phénomène plutôt rare dans le règne animal, les couples de Pithecophaga jefferyi sont monogames et unis pour la vie.
Toutes ces particularités font que la naissance d’un aigle des Philippines est un événement salué par les associations spécialisées, comme la naissance en décembre 2013 de Atbalin.
En savoir plus
L’aigle des Philippines possède une technique de chasse particulièrement efficace. Il chasse en couple. L’un des membres fait diversion en attirant l’attention de la proie tandis que le second attaque par derrière.
5 Réponses to “L’aigle des Philippines”
12.01.2022
Maslard Paulinebonsoir,
je crois en la vie et aime les oiseaux, car j’en suis un et l’amour est dans mon coeur un flux qui va, comme une aile balaye le monde d’un mouvement sans ride; caresse ce qui est.
Cet aigle des singes me donne l’espoir d’être ce qui je suis, que l’amour devienne mon principe, que mes ailes se déploient.
Je suis un aigle des singes; je vous aime et crois en la vie dont vous êtes les ailes et le coeur.
11.04.2019
JacquelineBonjour, Mon petit-fils Simon rédige une élocution sur l’aigle des philippines.
Il aurait besoin de photos de qualité pour pouvoir les agrandir et les afficher pendant son exposé.
Pourriez-vous nous envoyer des photos ?
Mon petit-fils est particulièrement sensibilisé à l’extinction de certaines races et espèces. C’est pourquoi il veut en parler à l’école.
Déjà un tout grand merci pour votre soutien
11.04.2019
Jennifer MatasBonjour, merci beaucoup pour votre message qui nous touche. Malheureusement, nous ne pouvons vous aider dans ce cas précis : en effet, nous ne sommes pas propriétaires des photos diffusées dans notre article.
12.11.2015
KirillIt is really helpful
12.06.2015
Bourgeatbonjours, je trouve que ceux qui essai,de sauver cet oiseau sont des gent formidables. J’ai 10 ans et demi et je voudrait être vétérinaire qui voyage dans le monde pour sauver des animaux.
Je trouve aussi que les gent qui tues les aigles des philippines sont orriblent et sans coeur.
Alors au revoir et j’espère que vous pourez sauver ses magnifiques rapaces.