Présentation du manakin de Bokermann
Araripe Manakin, appelé en français manakin de Bokermann, est un magnifique oiseau, de la famille des passereaux, qui nous vient du Brésil.
Les mâles et les femelles ont deux aspects très différents, on appelle cela un dimorphisme. Le mâle est le plus connu des deux. Son corps est blanc, les ailes et la queue sont noires et un rouge vif orne le haut de sa tête et sa nuque. La femelle est de couleur vert olive sur le dessus du corps et plus clair sur le dessous. L’espèce est encore peu connue. Découverte en 1996, elle n’a été décrite qu’en 1998 : la première et pour le moment seule étude réalisée à son sujet par l’IUCN l’a classée comme en danger critique d’extinction en 2012.
Où trouver cet oiseau ?
Le manakin de Bokermann est endémique du nord-est du Brésil, plus précisément de la Chapada do Araripe, une formation rocheuse dans le sud du Ceará, mesurant 50 km de long sur 1 km de large.
L’oiseau vit dans l’unique partie tropicale d’une forêt sèche dont l’humidité provient de ruisseaux qui coulent du haut du plateau. Son territoire est estimé à 28 km2. Il le partage avec d’autres espèces visibles uniquement à cet endroit comme le batara à joues argent. De fait, ce biotope constitue un éco-système unique et l’habitat de nombreuses espèces endémiques.
Du fait de sa découverte récente, les enquêtes sur l’oiseau sont encore peu nombreuses. 46 nids ont été dénombrés de 2004 à 2007, mais la découverte en 2012 d’individus à un autre endroit de la Chapada do Araripe laisse penser que la répartition de la population est plus grande que prévue. Fin 2010, on estimait le nombre d’oiseaux à 779.
Les menaces qui pèsent sur Araripe Manakin
Du fait de sa faible zone de répartition, Araripe Manakin est très sensible aux modifications de son environnement. Or, la Chapada est depuis plusieurs années le lieu de grands bouleversements.
- En effet, la forêt est défrichée pour servir de zones agricoles, principalement aux cultures de banane, maïs, haricot et tomate. Cette déforestation a engendré d’autres dégâts. Pour alimenter ces plantations, des cours d’eau ont été déviés. Pour héberger les ouvriers agricoles, des maisons ont été construites.
- De plus, en 2000, la forêt est devenue une zone touristique : un parc de loisirs et une piscine ont été installés sur les pentes du massif rocheux. Or, ils ont été implantés là où les rivières prennent leur source, entrainant une baisse du débit d’eau de 75 %. Un élément essentiel pour cet oiseau.
- Des incendies en 2004 et 2005 ont détruit une partie de la forêt et avec elle sept nids encore occupés du manakin de Bokermann. En 2010, un nouveau feu a encore frappé la région et l’espèce.
Mesures de sauvegarde
Le manakin de Bokermann est devenu un symbole au Brésil. En effet, l’oiseau est la première espèce du pays à bénéficier d’un plan d’action national de conservation en 2003. Il est donc devenu l’emblème de la biodiversité et de la conservation des ressources naturelles.
Deux organismes majeurs se sont penchés sur son sort : Aquasis, une association de conservation brésilienne et American Bird Conservancy (ABC), qui dirige les efforts de conservation des oiseaux à travers le continent américain.
Grace à eux, la 1ère réserve pour oiseaux d’Amérique du sud a été créée pour le manakin de Bokermann grâce à l’achat d’une parcelle et l’initiative d’un voisin, Sítio Lopes. Celui-ci a déclaré son terrain, qui borde la forêt nationale Araripe au sud, comme une zone protégée. Par ailleurs, afin de protéger l’habitat de l’oiseau, les deux organismes ont mis en place un projet de reboisement et plus de 4 650 variétés d’arbres et d’arbustes ont déjà été plantées.
Plusieurs fois récompensé, le plan de sauvegarde a été mis à jour en 2010 avec la création d’une brigade de pompier spécialement formée pour éteindre les incendies dans les zones protégées, la création d’un centre d’accueil dans la Chapada do Araripe ayant pour but l’instauration d’une zone intégralement protégée, et la formation de groupes d’observation des oiseaux locaux.
Reproduction
Peu d’informations sont disponibles sur la reproduction de ces oiseaux. Voici les quelques données certaines.
Les manakins de Bokermann ne se reproduisent que quand les fruits dont ils se nourrissent sont disponibles, en général de novembre à avril. Les scientifiques pensaient que les oiseaux ne nichaient que près des cours d’eau, mais des nids ont été découverts à d’autres endroits. Toutefois, les rivières représenteraient un élément essentiel pour la reproduction du araripe.
De septembre à octobre, quand la pluviométrie est au plus bas, le mâle chante entre 10h et 14h pour attirer la femelle. Les nids sont construits dans les arbres ou arbustes environnants. La femelle couve, en général deux œufs, pendant que le mâle défend vocalement son territoire.
En savoir plus sur le manakin de Bokermann
L’UNESCO, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, a créé son premier géoparc (espace territorial présentant un héritage géologique d’importance internationale) en septembre 2006 dans la Chapada do Araripe. En effet, le site est extrêmement riche en fossiles et fournirait la preuve que l’Amerique du Sud était autrefois rattachée à l’Afrique. La richesse de ce territoire est donc unique et historique en termes de biodiversité.
4 Réponses to “Le manakin de Bokermann”
23.01.2023
Lolitaje… je ne sais plus si c’est une source fiable ou pas… je suis tout déboussolé… snif snif
18.01.2021
Professeur de sciencesC’est du pur mensonge il y a même pas la durée de vie,mode de vie,sa reproduction,au moins une anecdote, classification et son caractère de classification
24.01.2019
Jean Emmanuel MaccronMerci cela m’a aidé à compléter un travail pour l’école. Merci!!!
20.04.2016
QUELQUE UNMerci beaucoup!!!