1. L’abattage des bouquetins du Bargy pourra reprendre
Malgré les recours utilisés par plusieurs associations de défense de l’environnement, le tribunal administratif de Grenoble a permis la reprise de l’abattage de bouquetins du Bargy. Les 70 individus déjà tués par balle les 8 et 9 octobre derniers ne suffiront pas : il faudra encore en éliminer près de 200, soit la quasi-totalité de la population du massif. A terme, il ne restera qu’un noyau de 75 bouquetins de moins de 5 ans. Les raisons invoquées ? La brucellose touche près de la moitié de la population et risque de s’étendre aux vaches laitières de la région.
Cette décision fait écho à une situation similaire vécue en 2012, où un cheptel entier avait dû être euthanasié et des reblochons vendus dans toute la France avaient été détruits. Si l’intention semble louable, la solution prônée par la préfecture de Haute-Savoie est très contestée par les associations de défense des animaux, qui auraient par exemple préféré l’abattage des seuls bouquetins malades.
La Fondation Nicolas Hulot, mais également la LPO, en a appelé à Ségolène Royale, la ministre de l’environnement, afin qu’elle permette l’élaboration d’une solution alternative.
2. Le Costa Rica : 99,4% d’énergies renouvelables en 2016
Vous n’avez peut-être jamais entendu parler du Reventazon, un fleuve serpentant la côte Caraïbes du Costa Rica, mais il est le théâtre d’un chantier pharaonique : une gigantesque centrale hydroélectrique sera mise en service en mars 2016. A terme, ce monstre d’acier et de béton, qui aura coûté la bagatelle d’un milliard et demi de dollars, produira suffisamment d’énergie pour alimenter plus d’un demi-million de familles, dans un pays qui compte tout juste 5 millions d’habitants.
Le Costa Rica est donc en passe d’atteindre l’objectif après lequel il court depuis plusieurs décennies : le 100% « énergies propres » ! Lorsque ce barrage, dernier d’une longue série, sera en place, 99,4% de la population sera couverte par ce réseau d’énergies renouvelables, démontrant aux plus sceptiques que cette alternative est crédible… De quoi faire la fierté des 4 000 ouvriers qui auront travaillé sur cet imposant chantier.
3. Une nouvelle espèce de tortue des Galapagos
Des analyses génétiques ont été menées sur deux populations de tortues de l’île Santa Cruz, dans l’archipel des Galapagos. Comme l’explique le ministère de l’environnement de l’Equateur dans un communiqué, « on pensait que ces deux populations appartenaient à la même espèce, mais les tortues de la partie est […] appartiennent à une nouvelle espèce. »
Derrière ce court résumé se cache une réalité bien moins évidente : les travaux avaient commencé dès 2002, quand deux chercheurs ont estimé que « de par la forme de leur carapace, ces tortues devaient appartenir à une espèce différente.» En 2005, l’analyse d’une dizaine d’échantillons génétiques semble confirmer cette première hypothèse. Il aura ensuite fallu plusieurs années pour confirmer les résultats et les publier, permettant ainsi d’officialiser la découverte de Chelonoidis donfaustoi, la nouvelle tortue géante des Galapagos, en hommage à Fausta Llerena Sanchez, un ancien gardien du Parc National des Galapagos ayant consacré sa vie aux tortues.
On en sait encore peu sur cette nouvelle espèce, qui compterait entre 250 et 300 individus. Les adultes peuvent mesurer jusqu’à 1,80 mètre pour 400 kg, mais il faudra de nouvelles investigations pour en déterminer la répartition, les zones de nidification et les menaces.
4. Un sanctuaire marin de la taille de la France créé dans le Pacifique
La Nouvelle-Zélande a décidé de créer un sanctuaire marin de 620 000 km² dans le sud du Pacifique, soit pratiquement la taille de la France, où pêche et exploitation minière seront interdites. Deuxième fosse océanique la plus profonde du monde, plus grande chaîne volcanique sous-marine, cette zone n’a pas été choisie au hasard : elle abrite une biodiversité impressionnante. Outre les 35 espèces de dauphins et baleines qui y migrent, ce sanctuaire abrite des tortues de mers, 150 espèces de poissons et plus de 6 millions d’oiseaux marins. Selon Chris Howe, le directeur de WWF en Nouvelle-Zélande, « cette décision replace la Nouvelle-Zélande à l’avant-garde mondiale du combat pour la préservation des océans. »
L’annonce de la création du sanctuaire de Kermadec est un vrai succès pour les défenseurs de l’environnement ; en octobre 2014, un autre projet de sanctuaire marin proposé par la Nouvelle-Zélande et l’Australie avait été annulé suite à l’intervention de la Chine et de la Russie.
5. Reptiles et amphibiens en France : la situation s’aggrave
L’UICN et le Museum national d’Histoire Naturelle ont évalué l’état des amphibiens et reptiles en France… et le bilan n’a rien de réjouissant. Selon ces deux institutions, 9 espèces de reptiles sur 38 et 8 espèces d’amphibiens sur 35 risquent de disparaître, soit une espèce sur cinq. Pire, pour la moitié de ces 73 espèces, la population se réduit en dépit des nombreuses protections mises en œuvre. Plusieurs d’entre elles pourraient donc voir leur statut UICN évoluer au cours des prochaines années.
Selon cette étude, ce recul global s’explique par la réduction constante des milieux naturels. Urbanisation, assèchement des zones humides, rejet de polluants, introduction d’espèces envahissantes, construction de routes, etc. Autant de facteurs dont l’Homme est directement responsable.
En France, les amphibiens et les reptiles ont été les premiers, dès 2008, à bénéficier de la création d’une Liste Rouge nationale ; celle-ci permet une plus grande visibilité de ces espèces peu connues ainsi que la mise en place de mesures de protection et de stratégies de conservation spécifiques. L’étude publiée ce mois-ci est la première actualisation depuis huit ans.
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