Depuis mars 2021, l’association Volée de Piafs ne gère plus le centre de soins de la faune sauvage de Languidic, situé à côté de Lorient, suite à des conflits avec le capacitaire et fondateur du site. A présent, l’équipe rebaptisée Trisk’ailes cherche à aller de l’avant en créant son propre centre de soins en Bretagne centre, mais le chemin est encore long.
L’implantation d’un nouveau centre de soins en Bretagne
La Bretagne possède sept centres de soins de la faune sauvage, mais tous n’accueillent pas les mêmes espèces. A Brest, dans le Finistère, le seul centre de soins en activité se limite aux sauvetages des mammifères marins et surtout des phoques. Boules-Epiques, près de Rennes, est lui spécialisé dans les hérissons tandis qu’Askell est, lui, entièrement consacré aux chauves-souris.
Fort de sa soigneuse animalière, capacitaire pour les oiseaux et mammifères, l’équipe de Trisk’ailes souhaite pour sa part créer un centre de soins généraliste. Encore faut-il trouver le site et obtenir le financement et les autorisations nécessaires !
Amélie Boulay, chargée de communication et de développement de l’association nous explique : « Nous cherchons un terrain dans le nord Morbihan d’au moins 2,5 hectares, il existe un vide dans le centre Bretagne en termes de prise en charge animalière. L’idéal serait une location auprès des collectivités par le biais d’un bail emphytéotique (NDLR : bail longue durée, en général 99 ans, moyennant un loyer très faible) et si ce n’est pas possible d’acheter un terrain constructible à un particulier ».
Pour s’implanter, un centre de soins a besoin d’être à distance des activités humaines afin de ne pas perturber les animaux blessés, mais aussi assez proche de transports pour faciliter les allers-retours des bénévoles et des particuliers.
Ce terrain, l’association l’a peut être trouvé à Séglien, à la frontière avec les Côtes d’Armor : « Il s’agit d’un particulier qui accepterait de nous vendre ses terres, elles sont en plein espace naturel, près d’une zone humide et d’une autre boisée, l’idéal pour les relâchers ».
Mais encore faut-il pouvoir l’acheter. « Un projet de centre de soins, c’est en tout environ 400.000 à 500.000 € de budget, c’est un projet sur plusieurs années. Mais pour démarrer, il suffit d’un local et d’acheter du matériel de base. »
Pour acheter ce site, Trisk’ailes a mis en place une campagne participative sur Helloasso mais peine pour le moment à réunir la somme. Heureusement, tout n’est pas entre les mains des particuliers. « Nous avons effectué beaucoup de démarches auprès des institutionnels : DREAL, région Bretagne, la Communauté de communes, l’Agence bretonne de la biodiversité… Les discussions sont en cours et nous attendons des réponses pour ce premier trimestre 2022. »
Un service de médiation téléphonique en attendant le centre physique
En l’absence de site physique, Trisk’ailes a mis en place depuis avril 2021 un service de médiation téléphonique. En l’espace d’un peu plus de 8 mois, il a traité 3100 appels provenant de 500 communes différentes. « Depuis 4-5 ans, les animaux le plus souvent amené en centre de soins sont les hérissons d’Europe, ce sont eux également qui constituent le plus gros des appels. »
Si par téléphone, les soins sont bien sûr impossibles, quatre personnes se relaient 7 jours sur 7 pour assurer ce service de médiation. Leur rôle ? Analyser la situation, conseiller le particulier sur les premiers gestes de secours à prodiguer ou au contraire le rassurer et lui indiquer que la meilleure chose à faire est de ne pas intervenir.
L’association dispose aussi bien sûr d’un annuaire de vétérinaires partenaires qui acceptent la faune sauvage dans toute la région Bretagne, mais attention : « un vétérinaire a le droit de refuser l’examen d’un animal sauvage, il n’y a pas d’obligation légale, surtout s’il est débordé », rappelle Amélie Boulay.
En plus de ce service téléphonique, Trisk’ailes organise des ateliers de sensibilisation du public, principalement dans le milieu scolaire. L’association participe aussi à des événements organisés par des municipalités ou d’autres associations. Des ateliers ou des réponses à des appels à projet qu’elle souhaite renouveler au maximum pour faire connaître son projet.
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